Comme beaucoup d’enfants, j’ai été traumatisée par le film les Dents de la Mer (je dis “le film” parce que je n’ai pas voulu regarder les autres) et comme certains, peut-être, j’ai beaucoup de mal à me baigner aujourd’hui. Lors d’un voyage en Guadeloupe avec mon grand-père, à 13 ans, je lui ai demandé de m’acheter un livre sur les requins pour savoir quelles espèces pouvaient m’attaquer. Oui, c’est tordu ! Pour les traumatisés comme moi, sachez que des expériences ont été faites avec du sang d’otarie et du sang humain pour connaître la préférence du requin : le sang de l’otarie l’emporte sans conteste.
En plus, j’ai peur de l’avion !
Après avoir eu maintes discussions sur ces gros poissons, je rencontre toujours des gens qui prétendent que les requins n’existent pas en méditerranée. C’est totalement faux, il y en a dans toutes les mers, océans et dans certains grands fleuves; par exemple, le requin Taureau et le requin Bouledogue. Ce dernier vit en mer mais il est capable de remonter les cours de certains fleuves dont le Zambèze ou l’Amazone et pour se reproduire, il fréquente les eaux des grands lacs Nicaragua. Tous les requins n’attaquent pas l’Homme, sauf s’ils ont faim bien-sûr ou que quelqu’un saigne. On dira que c’est la faute à pas de chance.
Nombres d’attaques de requins dans les zones à risques
Il y a des zones comme l’Afrique du Sud, Hawaï ou encore l’Australie où il y a une forte concentration de squales, dont les grands blancs. Les vagues y sont gigantesques, c’est là que se trouvent les grandes compétitions de surf. Les surfeurs ont une très bonne vision de la nature. Ce sont des passionnés des mers qui sont parfaitement conscients des risques de ce sport et sont des amoureux de la nature. Ils ont un profond respect pour ces squales. Ils savent qu’ils sont chez les requins et pas l’inverse, ils ont conscience du risque.
Voici la vision du requin :
En 2014, 529 espèces de requins ont été répertoriées dans le monde. En 1996, 15 espèces étaient menacées et 180 en 2010 dont 30 en voie d’extinction. Actuellement, 70% des espèces sont menacées à cause d’une pêche intensive et illégale. La maturité sexuelle chez les requins est tardive, 10 ans pour certaines espèces et la gestation est de 22 mois en moyenne. Ils n’ont donc pas le temps de se reproduire. En Asie, le commerce des ailerons de requin implique entre 38 à 100 millions de requins massacrés dans le monde. Juste pour des propriétés “aphrodisiaques”.
Les requins ont un rôle important dans l’écosystème par leurs chasses car ils régulent de nombreuses populations comme les phoques, les otaries… Ce qui empêche une prolifération de l’espèce et de limiter les maladies dans les colonies en tuant les individus malades. L’écosystème ne résisterait pas au surnombre de naissance et en parallèle au manque de nourriture. Les requins ne chassent que tous les 4 à 7 jours. Il arrive aussi que les requins soient les proies. En effet, l’orque est une très bonne chasseuse qui se nourrit principalement d’otaries et de pingouins mais parfois aussi de requins. Il a même été filmé qu’un phoque attaque plusieurs requins bleus pour manger les poissons dans l’estomac des requins.
Le bonheur de nager avec ces grands prédateurs doit procurer un plaisir incommensurable et pour certains, c’est réaliser un rêve d’enfant. Mais il ne faut pas oublier que ce sont des animaux sauvages qui peuvent être dangereux et que le risque zéro n’existe pas. On est en droit de se demander s’il est possible que les plongées avec les requins et la surpêche de thon aient poussé ces animaux à s’approcher des côtes. Car d’une part, ils se sont habitués à l’Homme et ne le craignent pas/plus, et d’autre part, ce manque de nourriture peut les pousser à venir se nourrir près des plages.
Nous devons nous rappeler que les premiers requins sont apparus il y a 430 millions d’années alors que l’Homme n’est apparu il y a seulement 4 millions d’années. Malheureusement, l’Homme reste le plus grand prédateur de ces animaux majestueux. Le requin est et restera un animal craint et admiré de par et à cause de sa légende de “tueur sanguinaire”.