Jeanne d’Arc, qui a fait couler beaucoup d’encre, à savoir si elle entendait véritablement Dieu ou si sa dévotion pour Dieu ne l’avait pas rendue folle. Elle a eu le courage ou la folie, de sauver la France des Anglais. Il faut imaginer une jeune paysanne de 17 ans en pleine guerre de Cent Ans qui a peu d’éducation comme toutes les jeunes filles de son époque et qui a reçu l’ordre divin de délivrer la France des Anglais. Elle était une jeune fille pieuse, calme et dévouée à sa famille. Née en 1412 à Domrémy, elle est la fille de Jacques d’Arc, chef de paroisse du village, et d’Isabelle Rommée et grandit avec quatre frères et sœurs. Vers 12 ans, elle affirme entendre Dieu et ses Saints. Parmi ses Saints, il y a Saint-Michel qui a mené les armées de Dieu et vaincu Satan, Sainte-Catherine qui a converti des centaines de personnes au christianisme et Sainte Marguerite d’Antioche qui a été torturée à cause de sa foi chrétienne.
Contexte :
Nous sommes en pleine guerre de Cent Ans. Tout a commencé avec le roi Charles VI “Le Fol” qui est sujet à d’importantes crises de folies, ce qui le contraint à délaisser le pouvoir. Celles-ci auront raison de lui en 1422.
Débute un conflit entre Louis d’Orléans (frère du roi) et Philippe de Bourgogne dit Philippe le Hardi, oncle du roi qui meurt en 1404. En 1407, le duc Louis d’Orléans se fait assassiner par son cousin Jean sans Peur, fils de Philippe de Bourgogne. Déclenchement d’une guerre entre les Bourguignons et les Orléans.
“Petit secret” : Ces derniers sont aussi appelés Armagnacs en raison de l’engagement de Bernard VII d’Armagnac, en faveur de son beau-fils Charles d’Orléans , fils du défunt duc Louis d’Orléans.
Lors des noces de Charles d’ Orléans et de Bonne de d’Armagnacs, les grands du royaume se liguent contre Jean sans peur, duc de Bourgogne. Celui-ci est assassiné par les Armagnacs en 1419 mais cette guerre civile perdure pendant 25 ans. Elle se termine grâce au Traité d’Arras, signé par le roi Charles VII, fils de Charles VI, en 1435.
Profitant de ce conflit, le roi d’Angleterre, Henri V, allié aux Bourguignons, décide d’envahir la France en brisant une longue trêve franco-anglaise.
Épopée :
Jeanne prend le taureau par les cornes. Elle s’habille et se coupe les cheveux comme les hommes afin de passer inaperçue car elle a subi plusieurs tentatives de viols et aussi par aisance pour monter à cheval. A l’époque, il est interdit aux femmes de s’habiller en homme. C’est un blasphème. C’est d’ailleurs pour une de ces raison qu’elle sera exécutée. En février 1429, Jeanne se rend à Vaucouleurs pour obtenir l’aide du Capitaine de Baudricourt et après deux jours d’attente, elle encontre enfin le dauphin Charles à Chinon et lui annonce qu’elle a pour mission de libérer Orléans, Reims, Paris, de le faire sacrer à Reims. Elle est interrogée par les autorités ecclésiastiques pendant des semaines afin de vérifier si elle a tous ses esprits et elle subit aussi des examens par des matrones afin de constater sa virginité. Après une enquête, le roi donne son accord et Jeanne, accompagnée de quelques soldats, se rend à Orléans, qui est assiégée par les Anglais. Elle n’est pas une bonne stratège car en arrivant dans la ville, elle décide d’attaquer là où est amassé le maximum des troupes anglaises mais son Conseil n’est pas de son avis ; ils profitent d’une insomnie pour adopter une autre tactique. Le 7-8 mai 1429, Jeanne et ses troupes récupèrent le fort des tourelles. Orléans est libre ! Le 4 juillet de la même année, le roi est sacré à Reims. Jeanne, portée par ses succès, mène une attaque sur Paris mais elle est blessée. Une flèche se plante entre le cou et l’épaule. Malgré cela, elle reste sur le champ de bataille pour encourager ses troupes. Le roi interdit toute nouvelle attaque, les vivres et l’argent viennent à manquer, ce qui entraîne une discorde parmi les hommes. L’armée se dissout mais Jeanne, continue ses batailles et un jour de mai 1430, voulant aider Compiègne, assiégée par les Bourguignons, ces derniers la capturent aux portes de Paris. Le 21 novembre 1430, elle est vendue aux Anglais et est confiée à l’évêque de Beauvais Pierre Cauchon, allié des Anglais. C’est lui qui est le principal catalyseur de son procès. Il a tout manigancé pour la faire exécuter.
“Petit secret” : Jeanne avait une personnalité assez complexe car elle pleurait et priait sur les champs de batailles, autant pour ses compagnons que pour ses ennemis mais elle pouvait aussi tyranniser les suivantes des aides de camps car elle n’admettait pas les femmes dans son armée.
Procès :
il dure du 21 février au 23 mai 1431. Jeanne est emprisonnée dans une tour du château (construit entre 1204 à 1210) de Philippe Auguste à Rouen. Elle est reconnue coupable de soixante dix chefs d’accusation : menteuse, devineresse, blasphématrice de Dieu et de ses Saints, d’apostasie ( renoncement d’un parti religieux), d’homosexualité…Elle tente plusieurs fois de s’échapper.
“Petit secret” : “Sur l’amour ou la haine que Dieu porte aux Anglais, je n’en sais rien, mais je suis convaincue qu’ils seront boutés hors de France, exceptés ceux qui mourront sur cette terre”. 15 mars 1431.
Après un simulacre de bûcher, Jeanne signe d’une croix pour reconnaître ses fautes, abjure, nie avoir entendu des voix. Elle est condamnée au cachot à vie. Deux jours plus tard, elle se rétracte, remet ses vêtements d’homme et le tribunal la reconnaît relapse (retombée dans l’hérésie) et la condamne le 30 mai 1431 à être brûlée vive. Charles VII refait faire le procès 20 ans plus tard et l’Eglise retire son verdict contre Jeanne d’Arc. Elle sera canonisée 500 ans plus tard.
Jeanne d’Arc, pieuse pour certains ou folle à lier pour d’autres, a su libérer la France de l’invasion anglaise. Prise pour folle, adulée, trahie puis canonisée, cette jeune femme, de par son courage, fera parler encore d’elle pendant des siècles. Jeanne d’Arc n’aura pas mis fin à la guerre de Cent Ans mais y aura contribué (1337-1453).