Catherine de Médicis naît le 13 avril 1519 à Florence, berceau de la Renaissance. Elle voit le jour dans une famille de roturiers et de banquiers. Orpheline très jeune, elle perd sa mère 5 jours après sa naissance et son père le mois suivant. Elle est recueillie par son cousin Jean de Médicis qui l’emmène à Rome et qui devient pape sous le nom de Léon X. Celui-ci meurt en 1523. Le nouveau pape Clément VII, lui aussi un Médicis devient le tuteur de Catherine.
Le roi de France François Ier, soucieux de la bonne entente avec le pape en plus d’une alliance avec le Saint Siège afin de vaincre l’empereur Charles Quint (ce qui est un échec), accorde que le dernier descendant Médicis, Laurent II de Médicis neveu du pape, épouse une princesse française, Madeleine de la Tour dont la mère était une Bourbon-Vendôme. De cette union naît Catherine, duchesse italienne par son père et comtesse auvergnate par sa mère. Elle est la dernière représentante en ligne directe de la branche aînée des Médicis et est l’arrière petite-fille de Laurent le Magnifique.
Enfance de Catherine
Profitant de la défaite du pape Clément VII due à l’empereur Charles Quint, les républicains florentins prennent le contrôle de la ville le 19 mai 1527 et investissent le palais Médici-Riccardi où vivait Catherine pour la prendre en otage. Menacée, Catherine, âgée de 8ans, s’enfuie.
En 1529, les derniers Habsbourg mettent en place un siège devant la ville afin de rétablir la domination des Médicis. Les florentins se fanatisent : certains veulent attacher la jeune duchesse aux remparts, d’autres, la déposer dans une maison publique pour éviter tout mariage princier et d’autres encore proposent de la faire violer par la soldatesque.
Le 19 juillet 1530, des envoyés de la République emmènent la jeune Catherine dans un couvent à Santa Lucia où elle est à l’abri. Un mois plus tard, Florence tombe. Les Médicis sont de nouveaux tous puissants. Catherine a 11 ans, elle est la cousine du pape, des négociations pour son mariage commencent. Étant roturière, elle ne peut prétendre à devenir reine de France mais étant l’unique héritière de l’immense fortune des Médicis, Catherine apporte une grosse dot : 100 000 écus d’or, 30 000 écus de bijoux et les villes de Gênes, Milan et Naples.
Le 28 octobre 1533, à 14 ans, Catherine épouse donc le fils cadet de François Ier, Henri duc d’Orléans, lui aussi âgé de 14 ans, à Marseille. Malgré un physique peu avantageux, Catherine est brune, petite, les traits épais, le nez long et les yeux globuleux mais elle est très intelligente et cultivée. Henri est grand, beau, fort et athlétique. Elle tombe sous le charme. Lui, n’a d’yeux que pour la veuve du grand sénéchal Louis de Brézé. Elle s’appelle Diane de Poitiers, a 20 ans de plus que lui et est la cousine de Catherine. Le grand-père maternel de Catherine était le frère de la grand-mère paternelle de Diane.
Catherine est très bien accueillie par l’épouse de François Ier, Éléonore, sœur de Charles Quint, et s’entend très bien avec son beau-père, le roi. Ils ont en commun plusieurs passions comme l’art, la littérature, la fauconnerie et la chasse à courre. Elle est toujours de bonne humeur et aimable. Voila ce qui sauve la jeune Catherine ! Car quelques mois plus tard, le papa Clément VII meurt et sans avoir versé la dot ! L’union de Henri et de Catherine ne servant plus à rien, la jeune italienne aurait été répudiée sans ménagement sans la protection du roi. François Ier aurait dit alors : “J’ai eu la fille toute nue”.
Petite histoire : Catherine a d’ailleurs introduit en France l’amazone, les culottes cavalières et le col monté. Collerette rigide placée autour cou.
Le 10 août 1536, après une partie de jeu de paume, le dauphin François, fils aîné de François Ier et de Claude de France boit une grosse quantité d’eau glacée et meurt d’une congestion pulmonaire. Henri est donc le futur roi.
Après 10 ans de mariage, le couple royal n’a toujours pas d’héritiers. Des interrogations ont lieu sur la fertilité de la princesse. De plus, Henri déserte le lit conjugal et ne s’y rend que sur les instances de sa maîtresse Diane de Poitiers afin d’assurer la descendance. Les inquiétudes empirent lorsqu’en 1538, Henri II, pendant une campagne militaire en Italie, engrosse une jeune Piémontaise.
Catherine s’emploie à essayer toutes les recettes pour tomber enceinte : elle absorbe des philtres, porte des talismans, consulte des astrologues et des alchimistes, parcourt les traités des documents antiques et évite de monter à dos de mulet car ces derniers sont stériles. Finalement, Jean Fernel, médecin royal, constate une malformation chez Catherine et lui enseigne un stratagème qui s’avère efficace puisque Catherine est rapidement enceinte.
Le 19 janvier 1544, le miracle arrive enfin. François naît à Fontainebleau. En 12 ans, Catherine aura 10 enfants. Ils seront principalement élevés à Blois et à Amboise qui devient une nurserie royale jusqu’à leur 10 ans puis à la cour de Saint-Germain. Catherine est une mère attentive mais peu disponible. Afin de savoir comment grandissent ses enfants, elle fait faire des portraits d’eux au crayon, ce qui est le plus rapide à l’époque. Les peintures prenaient du temps et pouvaient ne plus être fidèles aux traits des enfants.
Étant très superstitieuse, elle s’entoure toute sa vie d’astrologues et de savants qu’elle consulte, tels que Gabriel Simeoni, Luca Gaurico, Côme Ruggieri ou encore Nostradamus pour tous les sujets dont celui de ses enfants. Ce dernier, célèbre astrologue, lui aurait fait plusieurs prédictions : ses fils porteraient la couronne et le roi aurait un tragique accident.
Le 31 mars 1547, François Ier meurt à Rambouillet d’une septicémie. Henri II monte sur le trône et gouverne avec sa maîtresse Diane, laissant Catherine dans l’ombre.
En 1552, Catherine devient régente du royaume lorsque Henri II part guerroyer contre Antoine de Bourbon. Ce dernier est un prince du sang et roi de Navarre par son mariage avec Jeanne d’Albret. Après plusieurs changements ecclésiastiques, il choisit la religion catholique. Il est le père du futur roi Henri IV. Roi de Navarre et de France.
En 1557, les interminables guerres qui ont commencé entre François Ier et Charles Quint se poursuivent avec leurs fils Henri II et Philippe II. A cette époque, la France est enlisée dans les guerres d’Italie contre l’Espagne et le Saint empire romain germanique.
Petite histoire : En 1519, la mort de Maximilien Ier, empereur du Saint-Empire, ouvre la succession à la couronne impériale. Cette dernière réunit l’Autriche, les comtés de Tyrol et de Goritz et une partie importante des États bourguignons. Le candidat naturel est le petit-fils du défunt, Charles Ier d’Espagne, futur Charles Quint. Toutefois, des concurrents se présentent et parmi eux : Henri VIII, roi d’Angleterre et François Ier. Au final, Charles Quint l’emporte mais sans recouvrer le duché de Bourgogne.
Catherine a sauvé Paris et redonné l’avantage aux français en levant une armée. Le 3 avril 1559, Henri II conclut la paix de Catteau-Cambresis avec Philippe II, roi d’Espagne. La France reçoit Calais plus les 3 évêchés de Metz, Toul et Verdun et en contre-partie, elle rend la Savoie au duc de Savoie et la Corse à Gênes (région du nord-ouest de l’Italie).
Pour donner du poids au traité et donc renforcer les alliances politiques, deux mariages sont organisés : Elisabeth de Valois, fille aînée de Catherine et Henri II, épouse Philippe II d’Espagne et Marguerite, sœur de Henri II, épouse le duc Emmanuel-Philibert de Savoie. A l’occasion des noces, le 30 juin 1559, des tournois sont organisés et le roi Henri II affronte son capitaine des Gardes, l’écossais, Gabriel de Montgomery.
La visière du roi n’étant pas ajustée correctement, il reçoit une lance dans l’œil. Le chirurgien Ambroise Paré est impuissant devant la plaie qui empire jour après jour. Après 10 jours d’agonie, le roi rend l’âme le 10 juillet 1559 à 40 ans.
Nostradamus :
“Le lyon jeune le vieux surmontera,
En champ bellique par singulier duelle,
Dans caige d’ore les yeux luy crevera :
Deux classes une, puis mourir, mort cruelle”.
Petit secret : Avant de mourir, Henri II pardonne à Montgomery, mais ce dernier, prudent, s’exile en Angleterre. Il sera condamné à mort par Catherine le 26 juin 1574 pour crime de lèse-majesté.
Petit secret : François II n’est venu qu’une fois saluer le corps de son père et le saluer. En tant qu’héritier, il faut le tenir à l’écart des rites mortuaires puisqu’il incarne la vie. C’est à son frère cadet qu’incombe la tâche de mener le deuil.
Catherine de Médicis sort enfin de l’ombre. Endeuillée, elle décide de s’habiller de noir, au lieu du blanc qui est la couleur des Valois, et décide de ne plus se remarier. Elle choisit pour emblème une lance brisée, en l’honneur de son défunt mari, avec une inscription : Hinc lacrimae, hinc dolor ( ici sont mes larmes, ici est ma douleur).
Catherine, en bonne veuve, aurait dû observer une réclusion de 40 jours dans ses appartements, à proximité du corps de son époux mais au lieu de ça, elle retourne au Louvre pour être proche de son fils François II mais aussi du pouvoir. Catherine reprend le château de Chenonceau offert à Diane de Poitiers en échange du château de Chaumont où cette dernière ne mettra jamais les pieds. Elle fut pendant plus de 20 ans la favorite de Henri II.
Petit secret : A la mort de son mari, Catherine organise un escadron volant composé de dizaines de jolies filles (entre 80 et 200) chargées d’espionner ses adversaires et de soutirer des informations en les séduisant et en ayant de la conversation. Charlotte de Sauve qui espionne le duc de Guise, Isabelle de Limeuil qui garde un œil sur le prince de Condé ou encore Louise de la Béraudière qui surveille Antoine de Bourbon.
François II, âgé de 14 ans, épouse Marie Stuart le 24 avril 1558, de 2 ans son aînée. Le jeune roi n’a pas grand chose pour lui ; il est chétif, laid, malsain, irritable, souffre d’accès d’agressivité et très influençable. Elle, est belle, grande, intelligente. Et reine d’Écosse de plein droit puisqu’il n’y a pas de loi salique ! Marie Stuart est née le le 8 décembre 1542 et est la fille du roi Jacques V d’Écosse et de Marie de Guise.
Petite histoire : le roi Jacques V épouse la fille de François Ier, Madeleine, le 1er janvier 1537. De santé fragile, elle n’est reine d’Écosse que quelques mois et est remplacée par Marie de Guise.
C’est sous le règne de François II que débute la guerre civile. D’un côté, il y a les Guise, fervents catholiques et fondateurs de la Ligue (défense de la religion catholique contre le protestantisme) et de l’autre côté, il y a les Chatillon-Coligny ( Odet de Coligny, cardinal de Chatillon et son frère l’amiral Gaspard de Coligny), convertis à la Réforme ( mouvement religieux dont la volonté se tourne vers un retour aux sources du christianisme et donc de considérer la religion et la vie sociale d’une autre manière).
Ces derniers appuient les Bourbons qui sont représentés par Antoine de Bourbon, roi de Navarre, père du futur roi Henri IV, et son frère Louis Ier de Bourbon-Condé qui sont huguenots. Surnom donné par les catholiques aux partisans de Calvin (théologien français et réformateur et un pasteur de la Réforme protestante).
Le jeune roi, totalement manipulé, confie le pouvoir aux Guise qui persécutent les protestants fin 1559. En 1560, les huguenots, sous l’influence de Louis Ier de Bourbon-Condé, préparent un complot visant à enlever le roi François II pour le soustraire des Guise et à le sensibiliser à la religion réformée mais le plan tombe à l’eau et la cour quitte Blois pour Amboise. Le 16 mars les conspirateurs sont pendus, décapités et jetés dans la Loire.
Catherine de Médicis est maintenant associée aux décisions du Conseil. Elle reçoit donc l’amiral Gaspard de Coligny qui revendique la liberté de conscience et du culte et l’instruction pour les protestants. Évidemment, les catholiques, représentés par le cardinal Charles de Lorraine, un Guise, considèrent ces revendications comme de l’hérésie. Catherine met en place une politique de clémence et libère des prisonniers protestants et nomme Michel de l’Hospital, chancelier de France. C’est un catholique humaniste, tolérant et sage.
Le 16 novembre 1560, François II, de retour de la chasse, se plaint de son oreille gauche qui enfle et un abcès se forme. Il meurt le 5 décembre. Il allait avoir 17 ans. A sa mort, Catherine de Médicis, à 41 ans devient gouvernante de France, ce qui correspond à la fonction de régente mais sans le titre, grâce à l’appui du prince de sang, Antoine de Bourbon. Son 3e fils, le 2e étant mort bébé, le futur Charles IX n’a que 10 ans ; il doit attendre ses 13 ans pour pouvoir régner. Catherine a donc 3 ans devant elle. Elle convoque un colloque en septembre en 1561 à Poissy afin de trouver un terrain d’entente entre les catholiques et les protestants…en vain.
PREMIÈRE GUERRE DE RELIGION : 1562-1563
La première guerre de religion débute le 1er mars 1562, le duc François de Guise s’arrête dans le village de Wassy pour écouter la messe mais des huguenots célèbrent leur culte dans une grange.
C’est un massacre : une 50e de morts dont des femmes et des enfants alors que l’Édit de Saint-Germain signé par Charles IX sous l’influence de sa mère, le 17 janvier 1562, reconnaît officiellement aux protestants le droit de rassembler pour leur culte. Les catholiques prennent Poitiers et Bourges et les protestants s’emparent d’Orléans et de la Loire. Catherine veut récupérer Rouen aux mains des protestants, elle y parvient le 26 août 1562 mais Antoine de Bourbon est blessé mortellement.
Sa femme, Jeanne d’Albret lui succède car il n’y a pas de loi salique en Navarre (loi désignant les règles de succession au trône empêchant l’accès des femmes au pouvoir) et leur héritier, le futur roi Henri IV qui a 9 ans est élevé à la cour de France. Ses parrains et marraines sont feu le roi Henri II et la reine Catherine de Médicis.
Après des affrontements à Dreux, le connétable Anne de Montmorency, ami intime de François Ier et Henri II et filleul de feu la reine Anne de Bretagne, est fait prisonnier par les huguenots et le prince Louis Ier de Bourbon-Condé est capturé par les catholiques. L’édit de pacification d’Amboise est signé le 19 mars 1563. Celui-ci garantit aux protestants d’exercer leur culte au sein des villes où ils sont majoritaires. Ce qui met fin à la guerre civile momentanément.
15 août 1563, c’est la proclamation de la majorité de Charles IX. Afin de maintenir son influence et de présenter son fils au royaume, Catherine fait le tour de son pays pendant 2 ans. Le but final de ce périple est d’unifier les factions rivales autour du roi afin de faire la paix…mais en vain. Du 24 janvier 1564 au 1er mai 1566, ils parcourent 14 000 km.
A Macon, terre protestante, Catherine rencontre Jeanne d’Albret et cette dernière remercie la reine mère de faire élever son fils, le futur Henri IV par un précepteur protestant. Le résultat de ce “grand tour” est très décevant, après les mauvais accueils, une nouvelle aggravation surgit en 1566 quand des protestants flamands pillent des églises et des objets de culte.
Catherine, qui espère toujours réconcilier les protestants et les catholiques, fait entrer dans son Conseil l’amiral Gaspard de Coligny, le protestant, tout en conservant le chancelier Michel de l’Hospital.
DEUXIÈME GUERRE DE RELIGION : 1567-1568
Début 1567, un vaste ralliement huguenots , commandé par Louis Ier de Bourbon-Condé, veut prendre le roi ; la famille fuit à Paris le 29 mai 1567. La deuxième guerre de religion commence. Le 10 novembre 1567, durant la bataille de Saint-Denis, Anne de Montmorency meurt. Il est remplacé par Henri, duc d’Anjou, âgé de 16 ans, fils de Catherine. Il est le futur roi Henri III.
TROISIÈME GUERRE DE RELIGION : 1568-1570
La guerre reprend en septembre 1568 après que la régente Catherine de Médicis ait lancé un ordre d’arrestation contre les chefs protestants Louis Ier de Bourbon-Condé et l’amiral Gaspard de Coligny.
La noblesse catholique remporte une première victoire sur les protestants à Jarnac le 13 mars 1569, (armée protestante commandée par le prince de Condé contre celle du roi de France commandée par le duc d’Anjou, frère du roi de France) au cours de laquelle est tué le prince Louis Ier de Bourbon- Condé (après qu’il se soit constitué prisonnier), et une autre victoire à Moncontour le 3 octobre 1569.
L’amiral Gaspard de Coligny est réintégré au Conseil sous le contrôle de la reine-mère. Le 8 août 1570, la paix de Saint-Germain-en-Laye met fin à la 3e guerre de religion. Les réformés peuvent exercer leur culte dans deux villes par province.
Le 27 novembre 1570, Charles IX, âgé de 20 ans, épouse Elisabeth d’Autriche. Il est beau, mince sportif, tuberculeux et irascible. Sa maîtresse est Marie Touchet.
QUATRIÈME GUERRE DE RELIGION : 1572-1573
Pourquoi la Saint-Barthélémy ?
Pendant plusieurs mois l’amiral de coligny influence le roi et convainc ce dernier d’aider militairement les Pays-Bas pour soutenir une révolte protestante contre l’Espagne mais le projet ne voit pas le jour. Catherine découvre tout. Dans la journée du 23 juin 1572, elle réunit ses fidèles et son fils Henri d’Anjou pour éliminer Coligny.
La tentative d’assassinat a lieu le 22 août 1572 mais l’amiral n’est blessé qu’au bras. Charles IX décide d’ouvrir une enquête afin de connaître le ou les auteurs. A cause de cet échec et paniquée, Catherine supplie son fils encore et encore de tuer tous les chefs protestants avant qu’ils ne se retournent contre la monarchie. Le roi plie sous les supplications de sa mère et signe l’ordre de tuerie. “Et bien soit ! Par la mort Dieu, qu’on les tue, mais qu’on les tue tous, qu’il n’en reste pas pour me le reprocher”
Le 24 août 1572 : massacre de la St Barthélémy.
Massacre de protestants dans tout Paris qui commence à l’aube du 24 août et dure 3 jours. 20000 personnes sont massacrées dans la capitale et des milliers en province. Le sang coule dans les rues de Paris et certains assurent que la Seine est rouge du sang des protestants. Seuls sont épargnés Henri de Navarre qui a épousé le 18 août de la même année, la fille de Catherine, Marguerite de Valois, contre son gré afin d’unifier catholiques et protestants ; et Henri Ier de Bourbon-Condé (fils de Louis Ier de Bourbon-Condé).
Le 26 septembre 1572, Henri de Navarre abjure sous la menace. “La messe ou la mort” dit il.
Petit secret : le roi Charles IX, scandalisé par l’idée de ce massacre mais doté d’un caractère faible, il finit par céder. Et c’est furieux qu’il s’écrie : Tuez-les, mais tuez-les tous pour qu’il n’en reste pas un pour me le reprocher.
CINQUIÈME GUERRE DE RELIGION : 1574-1576
De santé fragile, le roi Charles IX meurt le 30 mai 1574, à 24 ans. Catherine a 55 ans. Son frère Henri d’Anjou devient Henri III, roi de France et de Pologne. C’est le fils préféré de Catherine et le surnomme “mes yeux”. Il est grand, beau et éloquent. Toujours entouré de “ses mignons”, il porte les robes de sa sœur et des pendants d’oreilles.
Le 15 février 1575, Henri III épouse Louise de Vaudémont-Nomény, princesse de Lorraine. Catherine a pour projet de gouverner avec son fils mais lui en a décidé autrement et veut s’émanciper de sa mère. Pour la deuxième fois, en 1578, Catherine parcourt le pays pour rechercher les moyens de mettre en place une trêve entre catholiques et protestants après que les huguenots aient encerclé Paris en 1576.
Une paix est signée à Etigny dont les conditions sont dictées par François d’Alençon, frère du roi, qui a rejoint les réformés. La liberté du culte est rétablie et les victimes de la Saint-Barthélémy sont réhabilitées. La paix durera 6 ans. Henri de Navarre se reconvertit au protestantisme. Les sixièmes (mai 1577-septembre 1577) et septièmes (159-1580) conflits religieux sont similaires.
Le 10 mai 1584, le dernier fils de Catherine meurt de la tuberculose à 29 ans. Le roi Henri III n’ayant pas d’enfant pouvant lui succéder, la lutte pour son éventuelle succession reprend de plus belle. La Guerre des trois Henri : Henri de Navarre, Henri duc de Guise et Henri III.
HUITIÈME GUERRE DE RELIGION : 1585-1598
Averti de la signature secrète d’un traité entre l’Espagne et le duc de Guise et jaloux de l’autorité de ce dernier, Henri III fait assassiner Henri de Lorraine, duc de Guise au château de Blois le 23 décembre 1588 et aurait dit :” il est encore plus grand mort que vivant” et “Me voici roi de France ! J’ai tué le roi de Paris, on n’en parlera plus !
Le lendemain c’est Louis II de Lorraine, dit le cardinal de Guise, qui est assassiné comme son frère Henri de Lorraine. Ces assassinats provoquent un soulèvement immédiat de la part de la Ligue. Le roi Henri III est excommunié.
Après avoir pris froid à la fin septembre, Catherine refuse de prendre le temps de se reposer, étant trop occupée à surveiller les préparatifs du mariage de sa petite fille Christine de Lorraine, fille de Claude de France. Selon la légende, son mage Côme Ruggieri lui aurait prédit quelques années plus tôt que sa vie ne serait pas en danger tant qu’elle se tiendrait éloignée de Saint-Germain.
Catherine n’a plus séjourné au château de Saint-Germain et a évité tous les lieux portant ce nom. Mais, en ce 5 janvier 1589, la reine mère est au plus mal et le roi fait chercher un prêtre pour l’assister dans ses derniers moments ; hélas, le prêtre s’appelle Julien de Saint-Germain. La reine mère s’éteint à l’âge de 70 ans au château de Blois.
Le 3 avril 1589, Henri III se voit contraint de s’allier avec Henri de Navarre afin de combattre la Ligue et c’est une victoire. Catherine de Médicis qui a enterré tous ses fils, aura été épargnée de voir l’assassinat de son fils Henri III par le moine Jacques Clément le 2 août 1589. Et Henri de Navarre, héritier légitime confirmé par feu le roi Henri III, devient le nouveau roi de France sous le nom de Henri IV.
Catherine de Médicis est l’une des plus grande figures de l’Histoire de France. “L’Italienne” machiavélique et dominatrice pour certains, aspirante à une paix entre les catholiques et les protestants avec le concept de la “tolérance civile” pour d’autres. Grande protectrice des arts, elles poursuit l’œuvre de François Ier en continuant la construction du Louvre et en l’agrémentant d’importants jardins et lance le chantier des Tuileries. Catherine de Médicis fut la seule reine de France à gouverner un royaume pendant 30 ans !
“La religion serait la névrose obsessionnelle de l’humanité” – Sigmund freud. L’Avenir d’une illusion (1927).
Sources :
- Secrets d’Histoires (magazines et DVD)
- Les Grandes affaires de l’Histoire
- Les reines de France et d’Europe
- Histoires de France en 365 jours
- La Saga des Reines de Jean des Cars
- Le Temps des rois par Stéphane Bern
- La France des Rois
- Les Reines de France au temps des Valois de Simone Bertière
- Wikipédia
- Le grand Bêtisier de l’Histoire de France