Oui, j’y suis allé, en ce mardi 14 Mars, jour de tournage du DVD. Et j’ai pu en sortir. Pourtant, vu les thèmes abordés par le bonhomme, c’était loin d’être gagné !
Il faut avoir le cœur bien accroché et un humour au trente-sixième degré lorsque l’on va voir Jérémy Ferrari. De par le contexte de l’état d’urgence, qui oblige un renforcement de la sécurité (fouille au corps systématique, examen minutieux des sacs, bouchons de bouteilles retirés). Mais aussi par le premier sketch, qui rentre directement dans le vif du sujet : comment survivre à une attaque terroriste dans l’enceinte du Zénith de Lille.
Dès le début, les blagues fusent, et laissent rapidement la place à un humour qui peut faire grincer des dents : il fait directement référence aux attentats du 13 Novembre 2015 au Bataclan à Paris, et souhaite trouver dans le public une personne qui aurait le courage et l’abnégation pour lutter contre une attaque, afin que son public s’en sorte “avec classe”, parce qu’au Bataclan, “c’était pas très folichon : et v’là que je me cache sous la grosse Christine pour faire croire que je suis mort, et v’là que je bouscule tout le monde et que je marche sur la tête des autres…” Bref, le spectacle part très fort.
Une dénonciation bien préparée
On se retrouve dans la même veine que le premier spectacle, Hallelujah bordel !, basé sur les religions. Etant donné qu’il n’a pas de religion particulière, bien qu’il respecte les croyances de tout le monde, il a lu les différents textes religieux (enfin, le peu d’information que l’on peut trouver facilement). Et tout le monde en prend pour son grade, car dans chacun des contextes, il y a du bon, mais surtout du moins bon.
Ce “Vends 2 pièces à Beyrouth” est là, cette fois-ci, pour dénoncer le système politique mondial, et un monde qui marche sur la tête. Il prend notamment l’exemple des gendarmes à roller (ou même de la police montée dans le Nord), de nos militaires déployés pour l’état d’urgence qui, malgré des armes non factices, n’ont qu’UNE SEULE balle pour nous défendre, et d’imaginer le terroriste face à un militaire, chacun tire une balle, se regarde, puis repart de son côté comme si de rien n’était.
Comme l’avoue directement l’humoriste, ce spectacle lui a pris deux ans à écrire, deux ans pendant lesquelles il a fait un nombre incroyable de recherches pour ne pas se donner un air pédant, et s’appuyer sur des faits. Il parle notamment de son équipementier Hugo Boss, qu’il doit citer pour les remercier de lui mettre à disposition gratuitement les vêtements qu’il porte sur scène. Et de nous rappeler à ce moment là que la marque était le fournisseur de costumes de l’escadron de protection en armes du Führer Adolf Hitler, les fameux Waffen-SS…
Je ne vais pas tout balancer, car il y a beaucoup à dire, et il a beaucoup donné pendant plus de deux heures de spectacle. L’administration Bush, Daesh, les organisations non gouvernementales… Si vous voulez en savoir plus, allez le voir en spectacle si vous en avez la possibilité. Sinon, toutes les informations sont disponibles sur le site officiel de Jérémy Ferrari (attention, 1GO de données à télécharger!).