Tout le monde fait le bilan à la fin de l’année. Perso, j’ai souvent la flemme mais ça n’est pas pire que de préparer des bonnes résolutions que l’on ne tiendra jamais. Comme arrêter de faire des Tops.
C’est la flemme, déjà, parce que faire des Tops de fin d’année, c’est toujours complexe… Perso, j’aurais aimé faire un Top bouquin mais je n’ai pas assez lu cette année pour faire le malin. Et c’est honteux. C’est (presque) pareil pour les films. Je n’ai pas envie de proposer un Top avec des blockbusters, parce que Tarma l’a déjà fait. Cette année, j’ai surtout aimé/retenu deux films : Café Society et l’Idéal. Cela fait peu et en plus, je risque de passer pour un élitiste à deux balles, ça n’est pas très subversif finalement. Donc pas de Top Film pour moi. Déso pas déso.
Pour palier à ça, je vous propose une sélection de ce qui m’a marqué au niveau du Rap Us et du Rap Français et un Top “Enculés 2016” pour le fun, sans justification parce que c’est comme ça, mon pote. Parce qu’il y a eu beaucoup d’enculés quand même, en 2016. Et pour finir sur une note positive, je n’ai pas opté pour mettre des Flops. Parce que ça me fait suer, et qu’en plus, les Flops de l’année, je les ai vite viré de mon esprit.
Top Rap US
- Kendrick Lamar – Untitled Unmastered : Ok, ça n’est pas vraiment un album, en tout cas, ça n’est pas considéré comme cela. Cependant, rien à foutre, j’adore Kendrick depuis le début et pour moi, c’est la nouvelle légende du Rap US, et sans trop forcer. Avec Untitled Unmastered, il confirme ce qu’il avait prouvé avec To Pimp A Butterfly : il peut aller partout et n’a pas peur de tenter des choses. Bref, fuckin’ genius.
- Kid Cudi – Passion, Pain & Demon Slayin’ : Surprise ! Après une dépression subite, des envies suicidaires après un gros coup de mou, Kid Cudi revient à l’arrache mais bien, à la toute fin de l’année et ferme bien des bouches. Les productions de l’album sont smooth et parfois surprenantes mais ça donne le ton, c’est envoûtant. Le mec régale avec 19 pistes de bonne facture, ça file vraiment le sourire. Bref, ça s’appelle un retour gagnant.
- Drake – VIEWS : J’avais perdu confiance en Drake avec sa mixtape If You’re Reading This It’s Too Late, je trouvais ça médiocre et très foutage de gueule. C’était le symbole d’une chute hallucinante de niveau depuis Take Care (Nothing Was The Same était un peu plus convainquant mais pas rassurant). Drake m’a fait plaisir avec ce VIEWS, renouant avec du Drake plus conventionnel mais efficace.
- J. Cole – 4 Your Eyez Only : Jermaine est un vrai MC, qui aime faire original tout en restant lié à ce fond très rap, très hip-hop, aussi bien en termes de production que de flow. Vraiment, l’album est troublant à la première écoute mais il est tout de même très efficace.
- Mac Miller – The Divine Feminine : Je suis Mac Miller depuis quelques années maintenant et c’est un artiste que j’apprécie. J’attendais un album plus mature et avec The Divine Feminine, nous y sommes. Productions classiques, très jazzy (forcément, j’adore), donc avec une bonne cohérence. Seul bémol : le flow. Mac manque cruellement de patate et on aimerait qu’il s’énerve à un moment pour apporter de la diversité, mais ça n’arrive jamais et c’est frustrant. Mais dans l’ensemble, c’est tout de même très agréable, avec quelques featuring de qualité (Anderson .Paak, Ariana Grande – ok c’est sa gow – et surtout Kendrick Lamar sur le final).
Il y a eu aussi le très bon album de Dj Khaled, que j’aurais mis en 6e position.
Flop et/ou WTF ?
- Kanye West – The life of Pablo : Je ne sais pas toujours quoi penser de cet album. Il y a de très bonnes pistes, et d’autres nettement plus nulles. La cover est déconcertante (sérieusement, une pochette sous Paint, ça n’est pas un concept, ni de la subversion, juste un foutage de gueule) et les frasques dans les tabloïds décrédibilisent l’artiste. Bon, pour sauver tout ça, heureusement qu’il y a Waves, FML, Real Friends et Wofves.
- The Game – 1992 : J’ai connu The Game bien meilleur. Son envie de rendre hommage à ses aînés est louable mais ici, ça fait plus suçage qu’autre chose. L’album n’est pas mauvais en soi mais il est vraiment trop facile, les samples sont à peine retravaillés et ça ruine l’essence même. À part “True Colors / It’s On”, je n’ai pas envie de sauver grand chose de ce 1992. Faudra m’expliquer. J’attends qu’il revienne avec un album du niveau de The RED album.
Bonus US :
Frank Ocean – Blond : Ok, ça n’est pas du rap mais il fallait que je parle de ce génie. Le mec envoie un faux album (pas dégueulasse en plus) et balance le vrai quelques heures plus tard. Et en plus, c’est très bon ! Respect.
Top Rap Français
- Lesly Ja – HateLove : Je vois déjà les rageux dire “Ouais mais tu le connais, blabla”. Alors, déjà, niquez vos mères et deux, HateLove est un excellent double album. De la tendance mais pas seulement, des textes travaillés, des thèmes variés, une ambiance éclectique. Bref, allez vous faire une opinion, c’est beaucoup plus simple.
- Nekfeu – Cyborg : Je ne m’attendais pas à un album de Nekfeu comme ça. Et ce fut une agréable surprise. Je ne dirais pas “l’album de la maturité” parce que c’est une expression de merde utilisée par les FDP. J’avais bien aimé Feu, pas tout mais une bonne partie et c’était bien écrit. Là, le niveau est placé au dessus encore, et les productions ont une bonne âme. Tout le monde peut s’y retrouver et c’est authentique. Je trouve même que Sneazzy est bon sur “Saturne”. Jamais je ne pensais écrire ça un jour. Bref, Nekfeu est en train de devenir un grand.
- P.N.L – Dans la légende : Bon, personne n’est passé à côté de P.N.L. Le groupe-phénomène n’était pas ma tasse de thé il y a encore quelques mois mais je m’y suis mis, grâce à l’insistance de mon pote Zek (RIP). J’ai trouvé ça horrible au début, surtout au niveau des paroles. Les productions étaient bonnes et je me suis dit que ça ne pouvait pas être pire que Jul, SCH ou MHD. Puis je m’y suis fait et j’ai commencé à apprécier leur univers. J’aime bien cet album, qui contient des bonnes idées, et j’aime l’attitude du groupe : l’aspect famille, pas d’interview, loin des médias. C’est respectable. Cependant, les derniers clips m’ont fait comprendre, je pense, que le groupe est en train d’arriver à ses limites. Je n’ai pas du tout adhéré au concept du clip et j’ai peur d’une chose : que ça tourne en rond.
- Seth Gueko – Barlou : le maître de la punchline est de retour, avec un univers de plus en plus travaillé. Je ne suis pas fan de tout l’album mais des sons comme “Maître de Cérémonies” montrent que Seth Gueko a une palette large. Un bon album à écouter. Puis, ça sent l’authenticité. Et ça, c’est cool.
- Ma bite et mon couteau
Personnellement, j’ai trouvé le rap Français faiblard cette année. Ceci explique probablement le 5 du Top.
Top Enculés
Bien entendu, j’ai évité les écueils personnels (sans quoi, la liste aurait été rallongée de bien des noms, d’illustres inconnus mais tout le monde s’en branle). Cependant, niveau média ou politique, oui, il y a eu pas mal d’enculés de première.
- Henry de Lesquen
- Donald Trump
- Dieudonnée/Soral
- Cyril Hanouna
- Marion Maréchal-Le Pen
Je n’ai pas du tout envie de me justifier pour ce Top, c’est une évidence. Je suis disponible, sur Lille, dans un bar, chaque jeudi soir, pour en discuter autour d’une I.P.A.