Le jeux vidéo est un divertissement qui a envahi la vie des ados des années 90. Sur console ou PC, Sony ou Microsoft, Nintendo ou SEGA ; tout un chacun, nos goûts sont régis par nos expériences, les stimulations reçues depuis l’enfance ou bien par l’influence extérieure. Mais comment nos décisions sont-elles orientées ? Sont-elles personnelles ou bien influencées par notre environnement ? Environnement qui peut-être présent sous différentes formes : les gens, les médias, les pubs. Tout est décrypté et analysé pour vous donner envie d’acheter tel ou tel produit. Notre problématique va tourner autour de ces questions mais dans un premier temps, étudions les caractéristiques et les critères de notion du jeu vidéo, en France.
Cinq étoiles, note /5, /10, /20 ou bien même /100 ; ces notes sont censées représenter la qualité du jeu ; graphisme, gameplay, histoire, OST (Original SoundTrack). Mais sur quoi se base ces critères ? Sont-ils objectif ?
I) Critères de notations
Soyons concis afin de passer à la réflexion.
Le site : _____ (insérez votre site préféré) propose que la notation se base sur 6 critères chacun délimités par plusieurs sous-critères :
– scénario : dont les sous critères englobent le script, l’ambiance, les personnages ;
– graphisme : délimité par la modélisation, les textures et la direction artistique
– technique : dont les sous-critères méritent un peu plus de détails :
→ l’optimisation qui concerne la consommation optimale des ressources (s’adresse principalement aux joueurs PC) et la fluidité, tout en prenant en considération la configuration PC minimum des joueurs
→ la gestion des bugs via les MAJ (Mise à Jour)
→ clipping : distance d’affichage max de l’environnement autorisé par le moteur (s’adresse principalement aux mondes ouverts comme par exemple TES III : Morrowind)
– prise en main : prenant en compte la maniabilité (temps de réaction des commandes face à l’interface), la jouabilité, le level-design (monde ouvert VS monde par niveaux).
– Durée de vie + rejouabilité (si t’as tellement kiffé ton jeu que tu décides d’y rejouer mainte et mainte fois) +dlc
– Son : englobe les voix, bruitages et musique.
Pour ma part : le scénario et le son sont des critères auxquels j’accorde le plus d’importance. Pour paraphraser un vidéaste connu pour ses entrées en matière plutôt vulgaires et salaces que je nommerai pas : ”le plus important ce n’est pas l’image, mais le son”.
Le son a ce merveilleux talent que de vous ancrer au jeu. Qui ne connaît pas par cœur toutes les musiques d’Ocarina of Time ou le sublime main theme de Mario ? Ces stimulations auditives vous ancrent au jeu, stimulent votre cerveau.
II) Réflexion
Expérience du joueur
Concernant l’expérience du jouer, il paraît plus évident qu’en 2016, l’immersion au sein d’un jeu a pris une dimension plus importante qu’au début de l’ère vidéoludique, dans les années 80. Pour une immersion la plus totale au sein d’un jeu, les éléments descriptifs cités plus haut vous permettent de ne plus distinguer la notion temps – réalité. Cette immersion est cataloguée en 6 catégories par Staffan Björk et Jussi Holopainen : sensori-motrice, cognitive, émotionnelle, spatiale, psychologique et sensorielle. En tant que joueur, on ressent plus de plaisir à jouer dans un univers plus réel, plus ancré voire le plus proche de la réalité. Du moins c’est ce que l’approche vidéoludique du 21e siècle veut faire : améliorer toujours et encore les composants pour une immersion parfaite : un plaisir de jeu entier.
Pour les jeux ayant un potentiel graphique plus évolué et une histoire bien ficelée, il se pourrait que l’immersion vidéoludique soit un critère essentiel. Cependant l’expérience demandée et voulue est bien différente en fonction du type de jeu. Les attentes sont différentes en fonction d’un FPS ou d’un RPG.
SONDAGE : Quels sont les critères, qui pour vous, permettent une meilleure immersion dans un jeu vidéo ?
— Marie Towlson (@RoseTowlson) October 13, 2016
Afin d’apporter du relief à mes propos, il m’a semblé intéressant de formuler un sondage sur Twitter. Ce n’est pas forcément un sondage des plus pertinents et des plus représentatifs puisque certains critères manquent. Par exemple, le type de jeu influe énormément sur les résultats : un jeu de plate-forme ne nécessite pas forcément un graphisme des plus performants contrairement à un FPS où chaque détail permet une immersion in game. Mais le scénario reste l’élément majeur, ce qui semble penser que la majorité des votants apprécient les jeux de rôle ou les FPS bien ficelés. C’est donc la raison pour laquelle ce sondage manque de pertinence puisqu’il aurait fallu connaître les styles appréciés des votants. Évidemment, le critère scénaristique n’a pas tellement une place importante pour les jeux de sports et pourtant, ce sont aussi des jeux appréciés de nombreux utilisateurs. Cependant, le critère technique englobant le gameplay est le second. Ce n’est pas étonnant et cela confirme la remarque suivant qui est développée dans le prochain paragraphe : le joueur est de plus en plus exigeant.
Comparaison d’époques – de jeux différents :
La grande mode chez les internautes est la comparaison de jeux des années 90 à des plus récents ; voire parfois la comparaison entre un RPG et un FPS : oui, WTF (cf : un utilisateur sur youtube qui réalisait un let’s play de Secret of Mana, disait que ce dernier était un RPG ”à chier” face à un Call Of Duty ; ce raisonnement est aussi illogique qu’instructif). Instructif pour la raison suivante : la constante évolution du JV rend le joueur lambda plus complexe, plus critique face aux nouveaux jeux au détriment du retrogaming qui reste pour la plupart des joueurs, un univers totalement OSEF. Les moteurs graphiques, le design, la jouabilité doit répondre aux attentes, là où le retrogaming ne peut forcément pas répondre (cf : TOMB RAIDER I VS TOMB RAIDER ORIGIN). Donc la comparaison première qui vient à l’esprit reste principalement le graphisme et la jouabilité ; et ces critères restent a priori, dans l’imaginaire collectif, les critères d’importance, ce qui est dommage.
Dommage parce que certains éditeurs ou studios de développement ne basent pas tous leurs efforts sur le graphisme. Par exemple, Life is Strange est un jeu épisodique sorti courant 2015 développé par les studios français Dont Nod. Les graphismes sont loin d’être réalistes mais sont agréables : textures non détaillées certes mais un jeu riche en couleur, fluide, beau. La jouabilité quand à elle n’était pas le principal atout non plus, mais a donné au joueur une nouvelle approche et une nouvelle façon de jouer. D’ailleurs, le principal atout de ce jeu est son histoire extrêmement bien élaborée, complexe, ce qui rend ce dernier exceptionnel.
Influence de la pub et des gens
Il apparaît comme naturel d’affirmer que l’influence environnementale est un facteur important dans la mise en place des goûts. Premièrement votre éducation, qu’elle soit orientée selon le genre ou non, affirme vos préférences. Évidemment, chaque personne se forge son propre soi et ce tout au long de la vie. La famille est une source de valeurs morales où vous vous reconnaissez et ces valeurs définissent vos orientations culturelles, politiques, sociales blablabla.
Personnellement, l’éducation que j’ai reçue ne m’orientait pas vers un genre de manière poussé (du type fille = rose et garçon = bleu), mais en tant qu’individu ayant le loisir de choisir quel type d’activité je souhaitais faire, choisir quel type de jeu je souhaitais, quels choix de vie je désire faire. Cela rejoint la notion de libre arbitre que l’on développe bien évidemment plus à l’âge adulte, l’âge où vos sens moraux et vos goûts sont fixés. Les jeux considérés comme ”réservés” aux garçons étaient mes alliés : crapahuter dans les arbres, jouer aux gendarmes et aux voleurs, délirer avec les Légos (ne vous inquiétez-vous, j’ai aussi joué aux Barbies).
Dans les années 90, les jeux vidéo était considérés comme réservés aux garçons, mais il m’a paru naturel de m’y intéresser puisque je possède deux grands frères qui jouaient déjà. Atari 2600, NES, SNES, N64, PS1, XBOX (première édition), Game Gear sont les consoles de mon enfance, et putain qu’elle était merveilleuse cette enfance. Je n’étais pas toujours scotchée devant mon écran mais j’avais le loisir de choisir ce que je souhaitais faire.
Fort heureusement la société évolue et permet à chacun de choisir ce qu’il souhaite faire en dépit des dictats sociaux. N’en déplaise aux partisans conservateurs qui privilégient, à mon grand désarroi, une société aux allures des années 50′. Il est établi qu’autant de filles et de garçons aux jeux vidéo et ce qu’importe le style.
Les développeurs ont tous des talents, des envies et des projets si différents qu’il paraît compliqué de comparer des jeux entre-eux. Cependant, la notation d’un jeu influe certains comportements que certains éditeurs cherchent à rentrer dans un moule et sortir des jeux un peu passe-partout. On peut se demander si nos goûts sont-ils influencés par ces notes. La pub est tellement omniprésente qu’il paraît difficile de répondre par oui ou non, on peut se dire ”Oh le trailer est super” et se rendre compte que le jeu ne nous correspond pas.
Cependant j’ai posé la question sur Twitter, les résultats vont vous étonner ! (Ou pas.)
Sondage : dans l'optique d'acheter un jeu vidéo, les notes attribuées à ce dernier par les médias (GK, JV…) vous influencent-elles ?
— Marie Towlson (@RoseTowlson) October 7, 2016
La majorité considère que les critères de notations donnés par les médias n’influencent pas dans l’achat potentiel d’un jeu. Une plus petite majorité, à l’image des résultats de Copé à la Primaire de droite, considèrent comme important la notation d’un jeu et conditionne totalement l’achat qu’ils peuvent faire. Ce n’est pas un mal en soi car cela peut prendre du temps avant de définir ses goûts et de discriminer certains jeux afin de ne pas être déçu.
Pas de conclusions très précises quand à l’étude de ce sondage mais nous sommes tous si différents, il n’existe de ”bons” ou de ”mauvais jeux” juste des jeux répondant à des attentes précises. A partir du moment où la distraction procurée par le jeu est amplement suffisante, cela me semble être l’argument principal.
Dans les années 90′, un jeu était considéré comme bon à partir de 6/10 et comme très bon à partir de 8/10. En 2016, un jeu noté 6/10 est considéré comme mauvais. Les joueurs de Final Fantasy sont en effervescence : 6/10 est la note attribuée par Gamekult au sujet du XVe opus de la licence. Entre incompréhension pour certains, l’agacement pour les plus fans ; les réactions sont toutes différentes mais poussées à l’extrême. Même le 8/10 attribué par Gamespot entraîne des insultes et des menaces de la part des joueurs. Ces notes ne sont certes, peut-être pas justifiées (l’avenir et les retours « à froid » nous le diront) mais les réactions face à ces ”mauvaise” note ne devraient pas être. Faites vous votre propre avis, qu’importe les avis d’un tiers. Un autre jeu a nécessité des années de développement et va sortir début décembre : The Last Guardian. Va-t-il lui aussi attiser les foudres des testeurs ou des joueurs ? Réponse dans quelques semaines.
En définitive, le jeu vidéo est un ensemble de données, un ensemble concret dont les composantes telles que le son, l’image et la jouabilité permettent de construire un univers unique répondant à des critères précis. De manière plus subjective, le scénario et le son restent pour moi, les principaux critères rentrant en ligne de mire pour définir un jeu vidéo agréable et prenant. La jouabilité et le graphisme quant à eux entrent en seconde zone, ce qui permet d’affirmer que le retrogaming reste mon univers favoris, mais l’enfance doit être un facteur important dans l’affirmation de ces goûts.
Pour terminer, Nietzche disait :
Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais pourtant on ne fait que cela.