La formule n’est pas très glamour mais accrocheuse. Ceux qui me connaissent savent que j’apprécie ce genre de formule, ces analogies dégueulasses et coup de poing dans la tronche, cela doit venir de mon respect pour Charles Bukowski. Cet être ignoble et génial.
Pendant presque 10 ans, j’ai tenu un blog, où j’écrivais ce qu’il se passait dans ma tête. C’était mon journal intime, en fait. J’écrivais mes doutes et mes peines, j’ai tout tracé et avec le recul, cela m’a vraiment aidé à y voir plus clair dans toute la merde que j’avais à l’esprit. Aujourd’hui — comme tous les humains — j’ai toujours des doutes. Je ne suis pas à plaindre, j’apprécie mieux la vie et j’aime les plaisirs simples. Peut-être parce que j’ai changé. Peut-être parce que mon environnement a changé. Mais c’est parce que je l’ai voulu : je me suis sorti les doigts du cul.
Constamment, j’observe les gens. Ils aiment se plaindre pour tout et pour rien, rien ne va jamais assez bien et ils font souffrir leur entourage pour un tas de raison, allant du pas grand chose au gravissime. C’est un fait, l’humain est un chieur par nature. Jamais satisfait de sa condition. Enfin, et c’est bien là le point important : ceci est perfectible.
Il faut dire, tout n’est pas manichéen. Tourner en rond n’aide pas à sortir de la spirale infernale de ses plaintes incessantes. Elles sont constructives mais ennuyantes pour l’entourage. Elles nous desservent souvent, si on y reste bloqué. Cela est toxique, elles sont nauséabondes, merdiques. Cependant, si elles deviennent des moteurs pour notre propre construction, je pense que l’on tient quelque chose. Toucher le fond de la piscine pour remonter à la surface et non rester et se noyer.
La réalité, c’est que je suis un perpétuel anxieux masqué, à l’écoute de ce qu’il se passe partout. Mon hypersensibilité fait que je suis dans la peur sans le montrer, dans la constatation sans pouvoir y faire grand chose, dans la frustration permanente. Se morfondre sur son propre sort n’aide en rien, malgré les obstacles, et pourtant, j’en reviens. Le côté bon vivant cache parfois des maux et des déceptions. Je ne crois pas avoir perdu du temps.
Je pense que l’astuce pour être un bon humain, c’est de pouvoir apprendre des coups que l’on s’est pris, pour vivre en harmonie avec les siens. Hélas, j’ai l’impression que c’est rare. Tout le monde se regarde le nombril en pleurant. J’ai l’impression de vivre dans un monde de pleurnicheurs, parfois. Il suffit de regarder ce qu’il se passe autour de soi pour finalement, se dire que la vie est plutôt bien. Il suffit d’observer et de comprendre pour passer un cap au lieu de rester enfermé dans sa propre merde.
Tendre une oreille et prodiguer des conseils sont des choses que j’ai appris à faire. Il arrive que les gens prennent cela pour des reproches ou des leçons. Ce n’est pas le but, c’est juste que personne n’est pas seul à vivre le même genre d’événement. Si tout le monde pouvait enfin s’écouter, ce serait l’idéal.
Quoiqu’il en soit, l’écoute n’est pas toujours là. Je suis parfois dans le vrai, hélas, on le constate trop tard. Après tout, ça n’est pas grave. Libre à chacun de faire ses choix et de s’écouter, de se planter, de préférer tourner en rond. L’action positive soulage et limite le flot de tourments.
J’ai appris qu’il fallait mieux agir au lieu de se lamenter, avant, pendant ou après coup. Se donner des buts, divers, pour ne pas rester un fantôme à la traîne des autres et de soi-même.