Il, c’est un des chats de la maison. Ceci est l’histoire d’un chat qui était un peu un enfoiré.
En 2013, ma nana et moi avons décidé d’adopter un chat. Une amie m’avait dit que sa chatte allait avoir une portée bientôt et que si nous étions décidés, nous pouvions “réserver” un chaton. Nous sommes allés voir les chatons chez elle. Un tout petit bonhomme gris tigré nous a adopté direct. Il était en mode squatte sur nous de manière naturelle : c’était lui qui allait devenir le chat de la maison, une fois sevré.
Nous l’avons nommé Whopper.
Oui, comme le burger de Burger King. Vous devinez qui lui a trouvé ce nom.
Pendant son “adolescence”, nous avons vécu des histoires formidables avec lui : voyage en dirigeable et teufs en mode chat gangsta. Bon, là, je dis de la merde, il faut bien vendre du rêve. En fait, ce chaton tout mignon nous a fait quelques surprises pas très glamour. Je ne parle pas de chier à côté de la litière, mais de mésaventures (très) casse-cou(illes).
La meilleure expérience, ce fut le jour où nous l’avons “perdu” autour de chez nous. Nous louions une maison assez vétuste, avec un jardin un peu nul, mais qui avait le mérite d’exister. Le chaton était content de pouvoir explorer, peut-être un peu trop. Grimpade sur le toit, gambadage dans les herbes et arbres, sauts partout. Il était heureux et totalement inconscient. Un chaton quoi.
Nous avions l’habitude de ses sorties et étions en confiance sur sa capacité à se débrouiller seul dehors. Cependant, durant deux jours, impossible de foutre la main dessus. Ce con miaulait mais impossible de savoir où il s’était fourré. La panique a été complète pendant ces deux jours du côté de la nana, alors que j’étais plutôt optimiste.
Ma compagne l’a cherché partout et finalement, elle était persuadé qu’il était bloqué sur le toit. Gagné, ce yamakasi-félin était tombé dans la cheminée (condamnée) de la maison. Joie et bonheur, il fallait le récupérer. Ce fut un cirque ce soir-là, avec mes potes sur les toits, dans les combles, pour sauver ce couillon. Il fut sauvé, grâce à mes potes fous et héroïques, nous avons fêté ça avec des shots de Jägermeister.
Des histoires de merde comme ça, j’en ai des tonnes. Nous avons déménagé de la maison pourrie pour un appartement clean. Avec cour, petit jardin, baie vitrée. Bref, idéal pour que le chat puisse faire ses expériences et s’épanouir. Dans la foulée, un collègue de ma compagne lui expliqua qu’il avait recueilli un chat de rue. Ce qui était incompatible avec l’entretien de son chien. Il fallait lui trouver une famille. Bref, ce fut nous. Nous l’avons appelé “Hobbo”.
La cohabitation fût difficile. Très compliquée, et il est clair que Whopper était jaloux. Il était moins là, passait furtivement bouffer sa pâté, se posait quelques heures au grand max par semaine. Nous nous sommes habitués, c’était devenu un chat de quartier, un vagabond.
Nous avons (encore) déménagé, il y a quelques semaines. Pour récupérer ce bon vieux Whopper le chat, il a fallu définir une stratégie : une semaine avant la date fatidique du déménagement, si le chat se pointait, il fallait le choper et l’amener à la maison. À J-2, l’affaire était réglée : ma compagne avait le Whopper en cage.
Quelques jours après , madame réceptionne un coup de téléphone. C’était une voisine d’un immeuble voisin, en pleurs, en train de lui expliquer qu’elle cherchait son chat. Un gros chat gris. On lui a dit que des personnes avaient déménagé en l’emportant. Elle y tenait beaucoup, c’était devenu le chat de la maison, il dormait sur leur lit chaque nuit et il s’appelait “Graou” (quel nom de merde). Ma nana leur a expliqué que c’était notre chat et qu’elle était désolé pour eux. Impossible de négocier notre chat. Le mec de cette voisine rappellera même le lendemain pour nous proposer de l’argent, car sa copine était trop triste. Ma nana leur expliqua qu’il y avait plein de chats malheureux à la LPA et qu’il ne fallait plus rappeler.
L’enfoiré nous avait trompé !
Il a vécu une double vie pendant plus d’un an et demi. Personne ne comprenait pourquoi il faisait 6 kilos, mais avec la double ration de nourriture, c’est plus clair.
L’acclimatation demeura complexe mais avec le temps, tout devint normal à nouveau, en mieux même. Avec deux chats nettement plus à la maison qu’avant. Finalement, tout le monde est content, sauf la pauvre ex-voisine, qui est tombée sur un chat beau-parleur.