La Révolution Française – partie 3/4

                                      “Qu’on lui tranche la tête !”

L’Assemblée législative n’incarnant pas les volontés de la Nation, appelle les Français à désigner une nouvelle assemblée, la première à être élue au suffrage universel masculin : la Convention. 749 députés forment la Convention. Ils sont jeunes et bourgeois.

Trois tendances s’en détachent : les Girondins (les Indulgents), constituant l’aile la plus modérée, ils dominent la scène politique. Élus de la Province, ils représentent la bourgeoisie fortunée, industrielle et commerçante. Ils sont attachés aux libertés individuelles ; Les Montagnards (les Exagérés) , menés par Robespierre, dit l’incorruptible, et Danton, dit l’aboyeur ou le corrompu ; ils représentent la bourgeoisie moyenne et sont proches des Sans-Culottes. Élus de Paris, ils profitent de la radicalisation d’une partie du peuple pour enrayer la crise que traverse le pays. Pour finir il y a le marais, peuplé de 400 députés n’ayant pas d’opinions bien arrêtées.

Définition de Convention : assemblée périodique des membres d’un parti.

Le 22 septembre, l’ Assemblée prend sa première décision en e proclamant l’État de République.

Définition de République : Forme de gouvernement ayant une Constitution et dont les représentants du peuple sont élus par celui-ci pour une durée déterminée.

Petit secret : En septembre, les députés instaurent le mariage civil, un contrat passé entre deux individus égaux et qui peut être rompu dans trois cas : la force majeure de l’un des deux époux ( démence, crime ou sévices), le consentement mutuel ou l’incompatibilité d’humeur. Le code civil napoléonien rendra le divorce plus difficile à obtenir, sans supprimer cette loi essentielle.

Les journées du 2 au 6 septembre sont appelés : Les massacres de septembre : c’est l’explosion générale ! Le 2, Danton fait un discours à l’Assemblée en terminant avec cette phrase : ” Pour vaincre les ennemis de la patrie, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace”. Il invite les Français à se mobiliser contre tous ceux qui peuvent menacer l’œuvre de la révolution. Les 2,3 et 4 septembre, le peuple envahit les prisons et tue tous ceux qui sont suspectés d’aimer le roi. Le 3 septembre, la princesse de Lamballe, amie et confidente de Marie-Antoinette, est tirée de son cachot puis massacrée. Sa tête est empalée au bout d’une pique puis promenée sous les fenêtre de la reine. Total de ces massacres : 1.400 victimes à Paris, beaucoup mois en province.

L'assassinat du Père Jacques-Francois Lefranc (1739-1792) supérieur des eudistes, lors des massacres de septembre, prison des carmes a Paris, septembre 1792

Le 20 septembre : Victoire de Valmy Les Français ont gagné contre les Prussiens.

Le 21 septembre, la Convention nationale décrète l’abolition de la royauté. Ce décret met fin à la longue décadence du pouvoir monarchique amorcée en 1789.

A partir du 22 septembre, sur une proposition de Billaud-Varenne (avocat et député Montagnard), les mathématiciens Romme et Monge, et le poète Fabre d’Églantine mettent au point le calendrier républicain en supprimant toute référence à la religion. L’année commence donc le 22 septembre. Le calendrier compte 12 mois et 30 jours, ce qui fait 360 jours en tout. Les 5 jours restants sont des fêtes appelées les sans-culottides.  Les jours portent des noms d’animaux domestiques, de plantes ou d’outils. Les mois sont groupés par trois et riment en fonction de la saison.

Exemples :

  • Les mois d’automne se terminent en “aire” : vendémiaire (vendanges), brumaire (brumes), frimaires (frimas).
  • Les mois d’hiver se terminent en “ôse” : nivôse (neige), pluviôse (pluie), ventôse (vent).
  • Les mois d’été se terminent en “idor” : messidor (moissons), thermidor (chaleur), fructidor (fruits)
  • Les dix jours des décades : primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi,nonidi, décadi.
  • Les six jours supplémentaires (sans-culottides) : la vertu, du génie, du travail, de l’opinion, des récompenses et de la Révolution (pour les années bissextiles).http://img110.xooimage.com/files/e/c/8/republicain-an3a-5011460.jpg

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Le 16 octobre, une commission est formée pour étudier la possibilité de juger Louis XVI. Trois semaines plus tard, il est jugé que ce dernier ne peut plus se cacher derrière la Constitution de 1791 qui en fait un personnage inviolable et sacré.

La Convention nationale se substitue à l’Assemblée législative afin de donner à la France une nouvelle Constitution en tenant compte des récents événements comme la suspension du roi, l’abolition de la monarchie et l’avènement d’un nouveau régime. Des citoyens proposent la condamnation à mort du roi pour mettre fin à une lignée de tyrans.

Définition de Assemblée législative : Assemblée partageant le pouvoir avec la commune de Paris.

Petit secret : Le 20 novembre, la correspondance de Louis XVI avec l’étranger est découverte. Robespierre exige le procès du roi et demande sa mort !

Procès et mort de Louis XVI :

Le 11 décembre, Louis XVI, dit citoyen Capet, est jugé. 57 chefs d’accusation sont portés contre lui tels que : avoir voulu empêcher la réunion des États généraux de 1789, avoir préparé l’évasion de Varennes, la fusillade du Champ de Mars… Louis XVI les récuse et met en avant son inviolabilité, ce qui sera sa principale base de défense.

1793 : Début de la Terreur : elle désigne un système politique qui démarre avec la création du tribunal révolutionnaire en mars 1793 et se termine avec la chute de Robespierre le 27 juillet 1794.

Le procès dure jusqu’au 15 décembre, s’interrompt quelques jours et reprend le 26. Jusqu’au 7 janvier, tous les membres de la Convention vont se succéder à la tribune afin que chacun donne son avis. Les Girondins tentent de sauver le roi malgré leurs idéaux. Finalement, le procès reprend le 14 janvier. Sur 721 députés présents, 387 se prononcent pour la mort, 334 pour la détention ou une mort conditionnelle. La mort est donc décidée !

Le procès du roi Louis XVI scelle la fin d’une cohabitation impossible entre le souverain et l’Assemblée.

Le 21 janvier 1793 à 10h22, Louis Capet, 39 ans, est vêtu d’une chemise, d’un gilet de molleton blanc, d’une culotte et de bas gris est mené en carrosse, entouré de 1.500 soldats, place de la Révolution, autrefois appelée place Louis XV. Il est face à l’esplanade des Tuileries, là où le sang du peuple avait coulé le 10 août 1792, pour y être guillotiné.

Petit secret : Un homme se trouvant près de l’échafaud réussit à obtenir, contre un Louis d’or, les cheveux du roi et un mouchoir maculé de sang. Les reliques passent en Angleterre chez un prospère marchand londonien qui fait confectionner une bague quelques cheveux de Louis XVI et l’offre au roi George III.

 

Fin brutale de 13 siècles de monarchie française, remontant au très glorieux Clovis, roi des Francs couronné en 481.

 

 

Le procès et l’exécution marquent la radicalisation du mouvement révolutionnaire et attestent la montée en puissance des Montagnards. A l’inverse, les Girondins se sont divisés et sortent affaiblis du procès. Cinq mois plus tard, ils seront chassés de la Convention…

6 avril : formation du comité de salut public

Il comprend deux comités et un tribunal :

  • Un comité de salut public qui devient le véritable gouvernement. On y retrouve Danton, Saint-Just, Carnot, Couthon, Billaud-Varenne et Collot d’Herbois. Ils siègent en permanence aux Tuileries.
  • Un comité de sûreté générale à qui est confié le rôle police politique, donc les arrestations.
  • Danton crée le tribunal révolutionnaire composé de cinq juges et présidé par le redoutable Antoine Fouquier-Tinville.

 

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Georges Jacques Danton             Jacques-Nicolas Billaud-Varenne                             Jean-Marie Collot d’Herbois

 

En province, les Girondins parviennent à soulever de grandes villes comme Bayonne, Marseille, Toulon ou encore Bordeaux. Les Bordelais se pressent par milliers dans le jardin Public arborant des cocardes tricolores. A l’appel d’un fils de négociant, 10 000 volontaires forment une armée révolutionnaire pour défendre les libertés.

La Convention réagit fermement pour contenir les nombreuses insurrections qui ont éclaté en Vendée ( Bataille de Savenay qui est la dernière bataille de la virée de Galerne où l’armée catholique et royale de Vendée a été anéantie le 23 décembre 1793)  ou dans le sud. La guerre de Vendée durera de 1793 à 1796.

 

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Le 29 mai, la Terreur frappe Lyon, après s’être soulevée contre la Convention, par une répression brutale qui fera plus de 2000 victimes.

2 juin : C’est la fin des Girondins : 

Retour en arrière : Les Girondins ont poussé à la déclaration de guerre en avril 1792. La politique d’expansion territoriale qu’ils favorisent après la victoire de Valmy provoque l’hostilité de tous les souverains européens.  De plus l’armée révolutionnaire accumule les défaites ( bataille de Neerwinden (contre le Saint-Empire), et la retraite du général Adam-Philippe de Custine (contre l’Autriche), ce qui entraîne des rumeurs à propos de complices royalistes. Les Girondins sont donc accusés. Les extrémistes révolutionnaires croient que les Anglais se sont joints aux royalistes pour convaincre les Girondins de terminer cette Révolution. Début avril, Marat et Robespierre demandent l’arrestation des députés Girondins. Ces derniers traduiront Marat en justice qui sera  acquitté par ses amis du tribunal. Les Girondins sont éliminés de la Convention après les journées insurrectionnelles du 31 mai et du 2 juin 1793.

 

 

D’autres vont réussir à s’enfuir en province, à Caen, et une jeune fille de 25 ans, nommée Charlotte Corday, sera si impressionnée qu’elle décidera de monter sur Paris et de tuer Marat…

Madame Roland (salonnière – faisait partie des salons littéraires auxquels participaient les amateurs de beaux arts et de bel esprit pour le plaisir de la conversation), Olympe de Gouges, Philippe Égalité (cousin du roi ayant voté la mort de ce dernier), Bailly ( ancien maire de Paris), Madame du Barry ( ancienne favorite de Louis XV) et bien d’autres encore sont arrêtés et seront guillotinés.

13 juillet : Assassinat de Jean-Paul Marat

Ce député Montagnard et journaliste se félicite des massacres des Girondins de septembre dans son journal ” L’ami du peuple”. Sa virulence lui cause beaucoup d’ennemis dont une parfaite inconnue venue tout droit de Normandie. Elle s’appelle Charlotte Corday et est bien décidée à éliminer celui qui symbolise la Terreur. Le 13 juillet, après plusieurs tentatives infructueuses, la jeune normande poignarde Marat en pleine poitrine. Charlotte assume son acte et déclare devant le tribunal révolutionnaire : ” j’ai tué un homme pour en sauver mille”. Elle est guillotinée le 17 juillet.

assassinat de Marat par charlotte corday

 

Le 23 août 1793 :

la levée en masse est décrétée. La Convention décide la levée en masse de trois cent mille hommes, pris parmi les célibataires ou veufs de 18 à 25 ans. Elle consiste à faire désigner ou à enrôler par le tirage au sort des hommes célibataire de tous les départements de France. Le but était de faire face à la baisse subite des effectifs de l’armée révolutionnaire française due aux pertes, aux désertions et, plus largement, aux départs massifs des volontaires levés de 1792 pour la durée d’une campagne, qui estimaient pouvoir rentrer chez eux, l’ennemi ayant été repoussé hors des frontières.