Mardi 8 Mai 2018, le Paris Saint-Germain a remporté la douzième Coupe de France de son histoire, la quatrième de suite. Le club de la Capitale conforte son avance sur ses poursuivants. Une hégémonie sans partage sur le football national qui a beaucoup de mal à se traduire au plan européen sur les dernières années. Et si, finalement, le PSG n’était fait que pour remporter les compétitions sur le sol français ?
C’est la question qui doit faire rugir le Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, propriétaire du club parisien depuis le rachat par le fond Qatar Sport Investments en 2012. A l’époque, le PSG se morfond entre le milieu et le bas de tableau de Ligue 1, et ne doit son salut auprès de ses supporters que par les performances en coupe de France et de la Ligue. Entre 2004 et 2010, Paris remporte une des deux coupes chaque année paire.
Pour QSI, c’est vingt titres nationaux…
Depuis le rachat, le rythme s’est accéléré. Revenu sur le devant de la scène au niveau national, Paris ne laisse filer que deux championnats : celui de 2012-13 au profit du Montpellier HSC du regretté Louis Nicollin, et celui de 2016-17, tombé dans l’escarcelle de l’AS Monaco. Soit, tout de même, 5 titres nationaux en sept ans, dont 3 à plus de 90 points. Cette année, les joueurs de la capitale ont été sacrés au soir de la 33e journée (en infligeant un terrible 7-1 à Monaco, tenant du titre).
Au niveau des coupes, c’est encore pire ! Depuis la saison 2013-14, seule l’équipe de Guingamp a pu soulever un trophée, justement en Mai 2014. Cette année-là, le PSG s’était arrêté très tôt en seizièmes de finale contre Montpellier. La coupe de la Ligue était tout de même ramenée au Parc des Princes suite à une victoire contre Lyon 2 buts à 1. Et, depuis la demie-finale contre le FC Nantes cette même année 2014, Paris a enchaîné 42 victoires en coupes, avec notamment 35 oppositions contre des équipes de Ligue 1 ! Paris a également remporté les 18 matches disputés à l’extérieur, contre 15 à domicile.
Voici une image qui résume plutôt bien cette suprématie :
Au total, Paris a remporté 34 trophées sur son sol, en seulement 48 ans d’existence :
- 12 Coupes de France (record) entre 1982 et 2018, dont 4 de suite (série en cours)
- 8 Coupes de la Ligue (record) entre 1995 et 2018, dont 5 de suite (série en cours)
- 7 championnats de France entre 1986 et 2018, dont 4 de suite entre 2013 et 2016
- 7 trophées des champions entre 1995 et 2017, dont 5 de suite (série en cours)
… mais en Europe, c’est zéro
Ce que fait le PSG est plutôt exceptionnel au niveau national, peu de gens peuvent dire le contraire. C’était même le premier objectif du Qatar lors du rachat du club, permettre à la capitale de régner sur le football hexagonal. En revanche, le second objectif a lui beaucoup plus de mal à se développer. Pire, il semble régresser depuis deux ans.
Car les meilleurs résultats du club en coupe d’Europe datent de la fin des années 90 (eh oui Zlatan, Paris existait bien avant ta venue !) :
- une victoire en 1996 en Coupe des Coupes, la C2 disparue depuis. Les parisiens ont également été finalistes de cette même compétition l’année suivante et demie-finaliste en 1994
- en Ligue des Champions (C1), c’est en 1995 que les parisiens ont atteint les demies-finales
- en Coupe de l’UEFA (C3), c’est également en demies-finales que le chemin s’est arrêté en 1993
Pour couronner ce faible palmarès européen, le PSG est le seul club français a avoir réussi à se hisser à la première place du coefficient UEFA des clubs, récompensant les clubs les plus réguliers sur plusieurs années en Coupe d’Europe.
Si on en revient à l’ère QSI, le bilan est bien plus famélique. En six participations à la Ligue des Champions, Paris s’est à chaque fois qualifié à l’issue des phases de groupes, mais n’a jamais fait mieux que quart de finaliste à quatre reprises. Le projet semble en régression car, les deux dernières années, le club n’a même pas passé le premier tour à élimination directe, la faute au FC Barcelone et au Real Madrid. Dans le même temps, d’autres équipes françaises comme Lyon et Monaco se sont hissées en demies-finale (respectivement C3 en 2016 et C1 en 2017), voire même en finale de C3 pour Marseille cette année, avec un budget et une attente moindre.
Le board parisien se retrouve face à un dilemme : est-ce possible de devenir un grand d’Europe ou le club doit-il se “contenter” de sa domination domestique ?