La musique à Papa

Child in time

Étant le petit dernier de la famille (et donc le plus pourri-gâté selon certaines), j’ai reçu/subi l’influence musicale de mes parents et sœurs. La guerre régnait ainsi pour savoir qui aurait le contrôle du radio-cassette de l’Audi 80, les sièges arrières à dominante Goldmanesque, le siège passager préférant du Michel Sardou ou le siège pilote avec du Dire Straits.

Dominé culturellement et physiquement par mes grandes sœurs (8 et 9 ans d’écart), je me faisais l’avocat des Jean-Jacques, Patrick, Madonna et autres Michael… stars des teenagers de l’époque. Ah Bryan Adams !!! La lutte finale se concluait souvent par la victoire du peuple, ma mère en arbitre, et mon père en battu. Il n’y avait que Bananarama qui faisait le consensus pour marquer le début de la route des vacances d’été !!!

Daddy, what d’ya leave behind for me?

Quelques années après, au sortir d’un mode teenager plutôt éclectique avec les Daft Punk, Louise Attaque, Contact FM (le rythme d’avance), Offspring, Mano Negra et autres Mc Solaar, me voici avec le permis de conduire en poche, au volant d’une magnifique Ford Mondeo à radio-cassette. “Tiens, il reste des cassettes dans la boîte à gants” Et là, débutait mon intronisation au rock’n roll de Papa, grâce à des albums contre lesquels j’avais tant lutté : un best-of de Deep Purple et un best-of de Dire Straits.

À 20 ans, rempli de certitudes sur tout, je me rendis compte que la “musique à Papa”, au-delà de faire plaisir à Maman (©carnaval de DK), contenait beaucoup plus d’anthologies que la mienne. Avec l’arrivée des MP3 à la maison, mon père a eu l’excellente idée de ressortir ses vinyles pour me demander de les télécharger. Je continuais ainsi mon voyage musical en découvrant Creedence Clearwater Revival, Pink Floyd (avec dans les mains deux originaux de Dark Side of The Moon et The Wall), The Beatles… Tous ses standards qui allaient devenir les miens.

Papa, pourquoi ai-je perdu autant de temps ? Pourquoi ne t’ai-je pas écouté plus tôt ? Peut-être parce que l’album de Patrick Sébastien, à fond les ballons lors des chaudes journées des vacances d’été, avait pu entamer ta crédibilité. Mais, grâce à toi, je connais maintenant par cœur les paroles de “Wish you were here” et du “Gambadou”.

Daddy’s flown across the ocean
Leaving just a memory
A snapshot in the family album
Daddy, what else did you leave for me
Daddy, what d’ja leave behind for me?
All in all it was just a brick in the wall
All in all it was all just bricks in the wall

Pink Floyd – Another Brick in The Wall Part I