Je vais vous confesser ce que je n’ose avouer depuis plusieurs mois. Peut-être que coucher ce mal-être sur le papier m’aidera à me sentir mieux, qui sait. Je suis quelqu’un qui aime profiter de la vie à fond. Le travail, les amis, la famille, c’est important au quotidien. Les loisirs aussi : le sport, la musique, les musées, les concerts, les stades, forment un ensemble de divertissements qui nous sont utiles pour s’évader du quotidien.
Pourtant depuis quelques mois, je ne suis plus, je ne vis plus forcément comme avant. Surtout depuis que certaines personnes, à la solde d’idéologies pas forcément recommandable, sèment la peur et la terreur aux portes de mon environnement.
Depuis que ces gens ont ôté la vie à d’autres pour des arguments que je juge irrecevables devant un tribunal universel, je ne me retrouve plus capable de profiter à 100% de mes loisirs, surtout ceux impliquant un regroupement massif de personnes réunies dans le même but : se faire plaisir.
Je me suis retrouvé, lors d’un concert d’un artiste très apprécié par ma compagne, à penser comment des individus mal intentionnés pouvaient agir pour “maximiser” leurs chances de répandre le chaos : investir les portes d’entrées et faire un carnage, créer une explosion d’un côté de la salle pour provoquer un mouvement de panique et attendre les gens de l’autre côté, balancer un gaz pour affaiblir l’ensemble du regroupement et agir ensuite comme bon lui semble…
Ce genre de pensées me poursuit même jusque dans mes rêves : un avion qui se pose sur une autoroute, broyant des dizaines de voitures, puis les assaillants sortent du cockpit pour tirer sur un maximum de gens ; une attaque à la bombe simultanée sur plusieurs dizaines de sites pourtant contrôlés ; un événement dans une enceinte sportive qui se transforme en charnier à ciel ouvert…
J’espère ne pas leur donner de mauvaises idées à travers cet article. Je suis quelqu’un de très attaché à la vie, à la prise de plaisir, au fait de profiter de celles-ci. Ils ont réussi à insinuer en moi-même une peur vis-à-vis de leurs agissements. Mais ils n’auront jamais ce qu’ils cherchent : mon abdication à profiter de la vie au jour le jour.