Le voilà, cet épisode VIII, second de l’ère Disney (Empire Disney pouvons nous presque dire depuis ce 14 décembre 2017…).
Après un épisode VII qui a signé le retour de la franchise, et son accueil partagé, Rian Johnson prend la suite de JJ Abrams pour nous proposer la suite des aventures d’une galaxie lointaine, il y a fort fort longtemps. La sortie d’un Star Wars étant toujours un évènement, difficile pour moi de passer à côté d’une revue que je tenterai la moins “divulgachante”(ok, no spoiler) possible !
J’avais préparé un long texte, en tentant d’aborder de nombreux points, mais au final, il m’est apparu difficile d’évoquer tout de manière franchement séparée, tant tout est lié. Et trois jours après la séance, à force de tout retourner dans ma petite tête, mes sentiments face aux Derniers Jedi ne font que se mêler encore plus ! Soyons clairs, j’apprécie ce film mais je n’aime pas ce Star Wars. Si JJ Abrams avait fait du Réveil de la Force un film plutôt hommage, au point d’être considéré par certains comme un copier-coller de l’épisode IV, Johnson ici prend un chemin inverse : maintenant que tout est installé, il est temps de faire table rase du passé et de construire une nouvelle saga Star Wars.
Et cela commence dès les premières minutes : rappelons-nous que cet épisode VIII commence exactement à la suite de l’épisode précédent, ce qui est une première, chaque film ayant toujours été séparé par une ellipse temporelle. Et ce n’est qu’un exemple dans une narration qui sort de sa zone de confort. Et si je regrette le sentiment de ping-pong entre les différentes zones de la galaxie et leurs intrigues (on suit les histoires de chacun par scènes), il faut tout de même saluer la prise de risque effectuée ici pour proposer quelque chose de nouveau. Toutefois, ça va trop vite, et l’intensité des intrigues en pâtit fortement, donnant même à certains évènements une sensation de bâclé, tout en ne laissant jamais le spectateur reprendre son souffle et le garder dans un rythme effréné, un non-stop jusqu’à la fin du film.
Le réveil de la Force était le film de transition dans la nouvelle ère Star Wars, et les Derniers Jedi est la confirmation du changement, un changement que les protagonistes eux-mêmes nous narrent au cours du film. Et c’est sans doute l’une des grandes forces (sans jeu de mot) de ce film, ces dialogues qui servent l’histoire nous sont tout autant adressés, à nous les fans de la Saga. Cela offre un accompagnement en douceur vers le changement, comme s’ils nous tenaient la main pour dire “il est temps que nous passions tous à autre chose”. Ce film est bourré de sentiment. Tout d’abord, difficile de ne pas penser à Carrie Fisher, qui nous a quittés peu après la fin du tournage. Ses scènes prennent alors une dimension particulière (et j’en ai deux en tête précisément, mais no spoil on a dit). Et il y a bien sûr cette transition, accompagnée de l’affirmation d’une nouvelle génération. Et, fatalement j’ai envie de dire, il y a la touche Disney, celle qu’on trouve entre autres dans le MCU : il n’y a pas de drame, ou du moins le temps d’y songer. Ce Star Wars est dopé aux punchlines et aux gags dans tous les sens. Non, ce ne sont pas juste les droïdes (salut BB-8!), mais tout le monde ici semble là pour nous amuser, et c’est bien ce qui m’a le plus interrogé sur le côté “Star Wars” de ce film, plus que le squelette de narration. Dans l’univers Marvel instauré, pourquoi pas, ça a toujours été crescendo entre les films. Mais dans Star Wars, non, s’il vous plait, non.
Au final, j’ai toujours des sentiments confus, et je me sens encore incapable de dire sereinement j’ai aimé ou je n’ai pas aimé. La transition amorcée dans le Réveil de la Force, avec la mort de Han Solo par exemple, était sans doute plus douce, mais ici même lorsque les protagonistes nous disent qu’il est temps de passer à autre chose, cela ne suffit pas et on sent la machine piégée par l’héritage qu’elle porte : il a toujours été question de trilogie, nous sommes donc à la moitié et si la volonté était vraiment de mettre le passé derrière soi, un coup d’accélérateur était nécessaire. Au risque d’aller beaucoup trop vite sur certains points.
Je n’ai pas aimé
- La Farce, oui la Farce
- Les va-et-vient incessants entre les protagonistes trop rapidement
- L’au revoir à mon Star Wars
J’ai aimé
- L’idée de renouveau
- Le passage du flambeau
- Le nouvel âge