Burger partout, originalité nulle part

“Découvrez notre nouveau burger”, “Nouveau : Burger !”, “Tiens, y’a un burger à la carte !”

Depuis quelques années, les burgers dominent le monde. Toutes les enseignes s’y mettent, c’est génial, on peut manger des hamburgers à tout bout de champ, du petit déj’ au dîner/souper. Tout le temps, partout, n’importe où. Et aussi n’importe quoi. Ouais, non, c’est de la merde. Remballez.

Soyons clair, j’adore les hamburgers mais l’omniprésence de ce mets est anxiogène. L’overdose ! Il faut arrêter de se foutre de nous, amis restaurateurs. Il est temps de vous recentrer sur ce que vous savez faire, pas sur ce qui est à la mode et fonctionne.

Wait, wut ?

Pourquoi vous devriez arrêter de vendre des burgers ?

Originalité, où es-tu ?

Il est facile de constater que chaque restaurant propose un burger à la carte et, comble du pathétique, il est, généralement, au nom du restaurant. C’est tout à fait con, surtout quand le restaurant ne propose qu’un seul hamburger, pas super excentrique. Bravo. Il serait préférable de laisser “Hamburger” ou “Cheeseburger”.

La plupart du temps, le burger proposé est une composition ennuyeuse, voire carrément chiante. Nul. À. Chier. “Viande haché de boeuf 120g”, “Cheddar”, “Salade”, “Pain boulanger”, blabla and shit. Il n’est pas rare de tomber sur un burger sans goût, sans saveur, sans personnalité. Et ça, c’est déplorable dans un établissement digne de ce nom.

CHER !

Mais le pire dans tout ça, c’est le prix. J’ai rarement vu un burger de restaurant à moins de 15€. Je me répète, certes (je suis un vieux con, oui, j’ai déjà traité de ça dans mon article de déclaration d’amour pour le burger, déso, pas déso).

J’aime bien manger des BUR-GERS !

Pour un plat qui doit être avalé rapidement, un tel tarif, c’est du foutage de gueule. Ok, il faut payer le cadre, les serveurs et le restaurateur qui en profite pour se faire une marge sur ce produit bien hype que tout le monde va prendre. Les plus gros FDP diront (à la TV, sur M6) que “la marge n’est pas si importante”, alors que c’est faux. Soyez honnête, il faut dire que c’est lucratif, vous avez les mêmes produits que les établissements plus modestes mais vous facturez ça 50% de plus ? C’est comme si un gérant de bar vous disait “Je ne fais pas beaucoup de marge sur les bières en pression”. AH OUAIS ?

Les food truck ont bien compris tout ça, il n’y a pas de cadre, rien et compose avec des produits de qualité, des compositions de burger originales, et pour 10€ max LE MENU. Voilà, c’est ça qu’on veut.

Fausse banalité de ce plat

Je ne sais pas ce que vous imaginez quand vous parlez de burger. Personnellement, c’est un plat que j’aime partager entre amis, simple, efficace, et succulent. J’assiste trop souvent à burgérisation extrême et dégueu dans les restaurants, quitte à vous bourrer le mou avec du marketing à deux balles. Affiche, promo, mise en avant lors de la prise de commande. “Nouveau : tentez le meilleur burger de…” Non mais non. Trop c’est trop. 

Franchement, il est trop tard pour se lancer dans la réalisation de burger, le marché est ultra-saturé et penser que c’est une bonne idée, n’en est pas une. Bientôt, votre pharmacien vous proposera un hamburger à base de codéine pour votre mal de gorge.

Et dire que c’est “le meilleur” du monde ? Par rapport à quoi ? C’est de la prétention mal placée. En France, on a du mal avec les pickles ou le relish, déjà, ça peut-être difficilement être le meilleur. Et ensuite, c’est un point de vue purement objectif. Le meilleur burger est celui que l’on fait à la maison, avec les produits que l’on préfère. J’ai du mal avec les gens qui foutent du foie gras dans un burger. Mais après tout, pourquoi pas, si certains aiment. Cependant, il faut mieux tenter ça chez vous, sinon, ça donne ce genre de merde. 

Non mais non.

Le burger est le parasite du restaurant ?

Ok, c’est totalement abusé comme métaphore. Cependant, dire qu’il est devenu le parasite de la restauration est tout à fait vrai. Partout, il y a des burgers à en vomir. C’est chiant. Avec un peu de recul, réfléchissez : est-ce que ce burger n’est pas de trop dans certains établissements ? Il n’est pas rare de voir des restaurants ajouter ces repas en plus des mille types de plats proposés. Ce qui n’est pas très rassurant. J’imagine Gordon Ramsay en train de péter un câble.

Un autre problème : les consommateurs. Il y a de plus en plus de spécialistes en carton, persuadés d’avoir l’opinion ultime, la recette suprême. Complètement idiots, ce sont eux qui façonnent l’image du burger dans les restaurants, indirectement.

Conclusion

Au restaurant, je commande rarement un hamburger (surtout quand il y en a qu’un seul). Les seules exceptions, c’est quand rien ne me plaît sur la carte, quand il s’agit d’un plat du jour peu onéreux ou qu’il est compris dans une formule. Et j’ai rarement bondi en dégustant un burger dans un resto ou une brasserie qui n’étaient pas spécialisés dans le domaine.

Pourquoi ? Peut-être que ça manque du truc en plus, d’histoire, d’envie, ça pue la tendance suivie pour générer du business. On a souvent l’impression d’avaler une copie du burger du restaurant d’à côté, qui est une copie du restaurant d’à côté également et ainsi de suite.

Rien ne vaut un burger dans un fast food artisanal, ou un restaurant qui est spécialisé dans le burger avant que ça soit à la mode. C’est là son vrai intérêt. Les fast food industriels font leur boulot mais bon, ça devient très vite la routine. Alors qu’une chaîne comme Five Guys ramène l’authenticité et la personnalisation du produit au plus haut niveau, avec un côté HomeMade prononcé. Pas loin d’être à la maison.

Jour du gras @ Brooklyn

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Le must pour moi, ce sont les initiatives locales, je ne parle pas des burgers que l’on bouffe au kebab ou dans les friteries (même si j’adore les Bicky ! Évidemment !). Vous allez me dire “Encore” mais oui, pour moi, sur Lille, l’un des meilleurs reste le Raptor Shack. Les burgers sont bons et originaux, les prix sont ce qu’on attend à payer pour un menu, le cadre du fast food est typique. On est pas loin du Shake Shack en termes d’ambiance et de concept. C’est signe de qualité.

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PS : Cet article n’est pas sponsorisé, alors s’il vous plaît, retournez manger des chips Pirato. Et si nos amis restaurateurs veulent être originaux, mon conseil est simple : penchez-vous sur les sliders à la White Castle.

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Busta Ja
Busta Ja
J'aime beaucoup l'absurde, les chips, le rap et les cloportes. Je suis titulaire d'un doctorat en bière. Areligieux, je milite pour la liberté de parole et la recrudescence du trash. J'observe le monde du haut de rien du tout. Memento Mori.