2017 – Déjà… Toute ma génération se sent vieux. Il y a 20 ans, je découvrais le Rap, son univers, sa musicalité avec mon couz et son groupe “Produxion Incorruptibl”.
Ce n’était pas le cas de la majorité de mes semblables, qui préféraient écouter du Néo-Punk, du Rock ou autre. Non, j’aimais trop le Rap, ça me parlait, c’était moi.
Maintenant, le Rap est présent partout, sous diverses formes. La qualité, par contre, ça toujours été très variable.
20 ans plus tard, voici une sélection de titres Rap Français que j’aime ! Bienvenue en 1997.
Passi – Les flammes de l’Enfer
Ce titre n’est pas le plus exceptionnel de tous, mais il est sacrément péchu, avec une prod sombre et des paroles tout en revendication. Tout le monde sort encore de la période Minister AMER, et reste attaché à l’ambiance très cracra des Sarcellois. On reste dans la dénonciation du mal-être des cités. Ce son passera à la postérité avec le mythique concert du Secteur Ä à l’Olympia en 1998. Passi en solo est encore très crédible.
Cela durera jusqu’au moment où le Bisso Na Bisso mettra tout le monde d’accord : non. Stop. WTF.
Fonky Family – Sans rémission
Beaucoup découvriront la Fonky Family en 2001 avec l’album classique Art de Rue. Sans rémission est un son efficace, avec des MCs craquant des rimes fortes, rage aux lèvres. On sent toute la force de Don Choa, de Sat et du Rat Luciano dans ce son “opération coup de poing”. Le refrain donne envie de sortir les armes, de se lever et bouger son boule. La production est typique de l’époque, rythmé et répétitive mais entêtante dans le style. Seul point négatif : le couplet de Menzo, avec son flow pourri.
On sent la relève de IAM et la force de ces mecs, mais leur carrière en tant que groupe n’aura pas été si longue, hélas…
IAM – Petit frère
Retour sur la Planète Mars, les grands frères de IAM viennent nous faire une leçon de moral. Elle vise les nouvelles générations, mais pas seulement. Cette leçon est surtout dirigée contre une société où il faut paraître et ne plus être. Peu importe ce que cela coûte. Nous sommes loin du MIA, AKH est très fort, niveau parole c’est impressionnant et la production glisse toute seule. Le message passe bien, c’est calibré, et le sample d’Inspectah Deck du Wu sur C.R.E.A.M rend bien hommage aux références du groupe, très New-Yorkaises.
Un classique du Rap Français, issu d’un album tout aussi légendaire.
Fabe – Des Durs, des Boss… des Dombis !
Ah ! Befa ! Le mec le plus regretté du Rap game français. Le mec a décidé de tout arrêté en 2000 et tout le monde a trouvé cela dommage. Pourtant, ce titre a tout pour plaire. Une production savoureuse et en totale opposition avec le thème, un gros clash contre ce qui se fait dans le Rap à l’époque. Fabe arrose tout le monde, indirectement, sans distinction. Tout le rap français en prend pour son grade, Fabe tout qu’il est bidon, avec cette rime de bâtard “C’est tellement bas qu’pour en parler, faudrait qu’j’me fasse mal au dos”.
Un son que j’écoute encore très régulièrement, il n’a pas pris une ride, surtout en termes de sens.
Rocca – Les jeunes de l’univers
Membre de La Cliqua, Rocca sort son premier solo Entre deux mondes. Ce n’est pas un album que j’ai beaucoup saigné, par contre, son titre phare, Les jeunes de l’univers, oui. La production est encore une fois très typique de l’époque, les lyrics représentent la jeunesse et le mélange d’espoir et de dépit est clairement palpable dans ce titre. “Le monde est devant toi, n’attend pas qu’il débarque” (il faut remarquer l’auto-référence, sur le même album).
Je ne me suis pas vraiment intéressé à la suite de la carrière de Rocca (oui, la honte…) mais il est encore très respecté, c’est un pur produit Hip-Hop.