Dian Fossey était une éthnologue américaine reconnue, spécialisée dans l’étude du comportement des gorilles. Elle faisait partie des Leakey’s Angels avec Jane Goodall, chercheuse étudiant les chimpanzés et Biruté Galdikas, chercheuse elle aussi, spécialiste des orangs-outans. Ces trois femmes furent envoyées par Louis Leakey (primatologue, archéologue, paléontologue) pour étudier les grands singes dans leur milieu naturel.
Petit secret : Le Dr Louis Leakey a découvert dans les années 1930, des fossiles anthropoïdes dans la gorge d’Olduviai, ce qui prouvait que l’homme existait depuis plus longtemps que supposément et que ses origines venaient d’Afrique Orientale et non d’Asie.
Dian est née le 16 janvier 1932 à San Fransico en Californie. Elle est la fille de George et Kitty Fossey. Son père est agent d’assurance. Malheureux dans sa vie professionnelle, il se met à boire, les relations avec son épouse se détériorent et ils divorcent en 1938. Dian a 6 ans. Un an plus tard, sa mère se remarie avec un homme strict, Richard Price. Son père essaye de garder le contact avec sa fille mais malheureusement le contact sera rompu, notamment à cause de sa mère et de son beau-père. Grandissant dans un univers morose, Dian est une petite fille solitaire qui se passionne pour la nature et les animaux. Après avoir fait des études de comptabilité en 1949, et échoué dans des études de vétérinaire en 1950, elle obtient à 22 ans, en 1954, un diplôme d’ergothérapie. Dian fait des stages auprès d’enfants atteints de la tuberculose. Elle s’installe dans le Kentucky, aussi loin que possible de la Californie, et trouve un poste de directrice du département d’ergothérapie au Kosair Children’s Hospital à Louisville pour s’occuper d’enfants en difficulté. Elle ne voit que rarement sa mère et son beau-père.
Dian habite un cottage dans une vieille ferme délabrée surnommée Glenmary et s’y sent tout de suite chez elle, au milieu des pâturages et entourée d’animaux sauvages et domestiques. Elle se lie d’amitié avec Mary White Henry, secrétaire de l’administrateur en chef de l’hôpital. C’est elle qui la présente aux personnalités mondaines de la ville et aux deux hommes qui compteront beaucoup pour Dian. Franz Forrester, surnommé Pookie, issu d’une grande famille autrichienne qui possède de vastes propriétés agricoles ; puis un écrivain qui faisait une retraite dans un monastère, le père Raymond. Des liens très forts uniront le moine trappiste et la jeune femme. Après avoir manqué un safari en Afrique, en 1960, par manque d’argent, en juin 1963, Dian hypothèque son salaire sur les trois prochaines années et obtient 5000 dollars pour partir en Afrique, ce continent dont elle a tant rêvé. Elle loue les services d’un guide safari de Nairobi et prépare son voyage en lisant “l’année du gorille” du zoologiste américain George Shaller; elle décide donc d’ajouter deux jours supplémentaires à son voyage pour visiter les volcans du Virunga, lieu de cette espèce si rare. Elle s’envole enfin le 26 septembre 1963. Son itinéraire comprend le Kenya, le Tanganyika, l’Ouganda, le Congo Belge et la Rhodésie du sud.
PREMIER VOYAGE :
Petit secret : la pharmacie prend énormément de place dans les bagages de Dian, elle souffre d’allergies, de crises d’asthme et de pneumonies à répétition.
John Alexander est un guide qu’elle engage par correspondance. Dian le supporte difficilement, elle le trouve ennuyeux et arrogant. Le 3 octobre, ils arrivent à Travo, à l’extrême sud est du Kenya; quelques jours plus tard, ils atteignent le sommet Ngorongoro, un site de Massai au nord de la Tanzanie. Au bout d’une semaine, elle visite la gorge d’Olduvai, au sud du parc national de Serengeti et y rencontre Louis Leakey qui l’accueille chaleureusement. Le 15 octobre, Dian et son guide arrivent au village de Kisoro, ils passent la frontière en direction du Congo et arrivent un jour plus tard au mont Mikéno puis enfin dans la soirée, ils atteignent le sommet.
C’est au milieu de cette forêt brumeuse que les derniers rois des montagnes d’Afrique apparurent majestueux et magnifiques sous les yeux fascinés de Dian.
Dian retourne dans le Kentucky et reprend sa vie d’ergothérapeute au Kosair Children’s Hospital mais elle sait que sa vie est auprès des gorilles. Elle s’inquiète sur leur sort à cause des intérêts contradictoires des braconniers, des agriculteurs et des bergers qui menacent leur habitat. Pendant ce temps, elle vit une une histoire tumultueuse avec Alexie, le frère de Frantz. Après avoir renoué avec Louis Leakey dans une conférence, Dian expose son projet de vivre dans les montagnes de Virunga avec les gorilles. Quelques jours plus tard, elle reçoit une lettre de Leakey qui lui propose de partir en Afrique dès qu’il obtient un financement pour ses recherches. Deux jours plus tard, Dian présente sa démission au Korsair Children’s Hospital, retourne en Californie chez ses parents pour étudier le Swahili et des cours de primatologie. Quelques mois plus tard, la fondation Wilkie qui finance Jane Goodall et la National Geographic accepte de la financer.
NOUVELLE VIE EN AFRIQUE :
Le 15 décembre 1966, c’est le grand saut ! A cette époque, des rébellions éclatent contre le gouvernement congolais, et les militaires ont un comportement déroutant. Le 19 janvier 1967, elle tombe sur un groupe de 9 gorilles sur les pentes Mikéno. Le groupe 1. Elle apprend petit à petit à adapter son comportement face à ces colosses : ne pas surgir mais rester toujours visible afin de ne pas les effrayer, imiter leurs sons, leurs gestes et adopter une position soumise. Elle apprend aussi à les pister grâce à l’inclinaison des branches, les marques des griffes et les excréments le long des parcours. Mais c’est aussi le début des problèmes avec les braconniers. L’adaptation à la vie sauvage ne se fait pas instantanément. Il faut s’habituer à un confort rudimentaire.
Le 9 juillet 1967, Dian est attendue par un comité d’accueil, après sa journée avec les gorilles, composé de soldats et de porteurs afin d’escorter Dian hors des montagnes sur les recommandations de Anicet Mburanumwe (directeur du parc) car des rebelles font rage et un racisme anti-blanc sévit. Tant bien que mal, Dian s’y résout et pendant plusieurs semaines, elle perd le contact avec ses gorilles. Après quelques mésaventures, Dian se retrouve au Rwanda, au sud de l’équateur. Le Rwanda est recouvert d’une végétation spectaculaire. Deux parcs nationaux en font partie : A’kagera au nord-est et le parc des Volcans au sommet des montagnes du Virunga au nord-ouest.
Au bout de 19 semaines, Dian tombe sur le groupe 2, sur les pentes du Karisimbi près de la frontière congolaise, et, moment époustouflant, les gorilles ne se tenaient qu’à 5 m d’elle. Malheureusement, Dian fut témoin de la fourberie d’un de ses guides qui acceptait des pots de vin de la part de braconniers. Enfin, à plus de 3000m d’altitude, l’équipe arrive enfin au parc des Volcans le 24 septembre 1967. Elle baptise son camp Kasioke. C’est un mélange des monts de Karisimpsi et Visoké. Ils ont épuisés mais heureux d’entendre les sons des gorilles. Dian a des journées bien chargées, son travail consiste à recenser les gorilles et pour cela il faut une bonne aptitude physique pour trouver les groupes, observer leurs comportements, se faire accepter d’eux pour prouver que ces animaux ne sont pas des bêtes sanguinaires. Pour cela, elle écrit des articles et prend des photos pour le National Geographic, elle détruit les pièges de braconniers pour éviter que les gorilles soient pris au piège et mutilés à vie. L’université de Cambridge, en Angleterre, accepte sa demande d’inscription pour passer un doctorat. Sa rentrée se fait à l’automne 1968. Du côté de sa vie sentimentale, ce n’est pas glorieux. Les contacts avec Alexie sont distants mais ce dernier souhaite épouser Dian tout de même. Il la rejoint en Afrique pour lui faire sa demande mais il essuie un refus. C’est la fin de leur histoire.
En 1974, à 42 ans, Dian obtient un doctorat en zoologie de l’université de Cambridge. En 1980, à 48 ans, elle est reconnue comme la principale chercheuse mondiale sur le développement et le comportement des gorilles des montagnes. Elle rédige ses observations sur les comportements des gorilles ainsi que sa vie dans les montagnes dans un livre qui s’intitule : Gorilles dans la brume. De 1981 à 1983, elle donne des cours à l’université de Cornell.
“Petit secret” : Un mois avant sa mort, Dian déclara : “ Je veux être enterrée ici, dans le cimetière où reposent mes gorilles”.
Le 26 décembre 1985, à l’âge de 53 ans, Dian est découverte morte dans sa hutte, le crâne fendu en deux par des coups de machette. Dian Fossey s’est battue contre le trafic de bébés gorilles et pour la survie de cette espèce. A l’époque, les salaires que percevaient les protecteurs du parc étaient tellement dérisoires que ceux-là même contribuaient aux massacres des gorilles en étant soudoyés par les braconniers. C’est grâce à ses recherches que la préservation des gorilles a perduré. Le travail de Dian ne fut pas vain, Katie Fawcett, directrice du centre Ruhengeri, ayant repris le flambeau.
“Petit secret” : En 1988, l’adaptation de gorilles dans la brume au cinéma, a su sensibiliser l’opinion sur le sort des gorilles des montagnes.
Dian Fossey était une femme dévouée mais elle connut un destin tragique. Sa vie privée fut chaotique mais sa raison d’être qui était de sauver les gorilles lui fit subir plus de malheurs encore face à l’ignominie de l’homme. Grâce à cette femme, l’image du gorille fut rétablie et reconnue comme un animal sociable avec ses codes et non comme un monstre sanguinaire.