C’est l’histoire d’un bordel générationnel qui a probablement rendu des gens idiots.
Dans cet article, je vise certaines générations, puisque je constate que les jeunes du monde actuel sont nettement plus impactés par le phénomène. Cependant, c’est extensible à l’ensemble des générations parasitées par la TV. Depuis l’émergence de la télévision, je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans la tête des gens, mais la starification n’a fait qu’augmenter, incessamment. C’est effrayant. L’explosion des médias est une chose incroyable mais qui peut-être néfaste sur l’humain. Ce que je sais, c’est que dans les années 90, passer à la télé était un truc que tout le monde trouvait sympa, le quart d’heure d’Andy Warhol pour les beaufs, faire coucou à la caméra.
Ce phénomène s’est nettement amplifié sur les années qui ont suivi, notamment avec l’arrivée du web 2.0, et la progression des réseaux sociaux. Chacun a pu s’exprimer librement, sans contrainte, et donc se créer une sorte de vie “secondaire”, parallèle, plus ou moins proche de la réalité et gagner une popularité autre qu’IRL1. De plus, le matériel d’enregistrement audio et vidéo est devenu très accessible. Les smartphones ont fortement aidé à la diffusion de tout contenu, et cela à n’importe quel moment, pour n’importe qui. Cela a donné naissance à un certain nombre de stars de YouTube, Vine ou Instagram.
La vraie problématique est simple : les nouvelles générations ont baigné dans cet univers où “tout le monde peut percer”. Les outils sont là, “pourquoi pas moi ?”. J’en suis même arrivé à un point où je me suis dit “Pourquoi pas nous ?”, sauf que notre ancrage à la réalité était présent, et fort. La réussite dans ce milieu arrive à une minorité extrêmement réduite. Cette minorité a eu besoin d’un sacré mélange de talent, de chance, d’opportunité, de travail et de choix.
Comme la diffusion s’est démocratisée via ces plateformes, le benêt lambda a également voulu se mettre en scène, pour faire comme ces célébrités récentes, espérant lui aussi toucher un auditoire important (et pourquoi pas un chèque/contrat/contact). Ce qui est rarement le cas. Cela devient dangereux pour les plus fragiles, qui vont en faire l’objectif principal de leur vie. Le talent ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval. Faire une vidéo et la médiatiser sur la toile ne suffit pas, il faut de la qualité, du contenu intelligent et intelligible, de l’originalité. Hélas, il y a toujours une partie du contenu populaire que je trouve mauvais à souhait. L’éventail qualitatif sur les plateformes de streaming est large, il ne faut pas s’étonner que certains Youtubeurs fassent du cash en monétisant des vidéos de piètre qualité.
Bref, après tout ça, vous pouvez éliminer 90% des contenus de ces plateformes sans problème. Monsieur tout le monde va parler de ses méthodes de musculation ou de gaming et madame du dernier maquillage à la mode ou des méthodes pour avoir un ventre plat. Rien que de l’existant, du revu, de la redite, de la soupe. Potentiellement, si un sujet devient un “créneau vendeur”, les gens tentent leur chance. Devenant des copies de copie de copie de l’original, qui était déjà plus ou moins une copie.
Généralement, ces personnes aiment se mettre en scène. Pour se sentir exister, et parce que passer à la caméra, c’est toujours drôle, c’est la sensation d’être important. C’est dérangeant quand elles ne rendent pas compte qu’elles sont entre le médiocre et le nul, dans le ridicule, dans le pathétique. Parfois, il vaudrait mieux s’abstenir de passer à l’écran. Je trouve cela horrible cette nécessité de devoir faire de sa vie un show, inlassablement. Je ne vois rien d’original, il faut s’en rendre compte. Tout le monde s’en fout, qui plus est. Le garder pour votre cercle sur Snap, c’est mieux.
Ceux qui veulent devenir des “stars”, briller à tout prix, sur le net, sont des pauvres moutons de Panurge à la recherche de la facilité, sans réalisme et sans talent. A la fin, ça se termine en drame. Ou au fond du puits des méandres des internets.