De par mes aventures, les soirées que j’ai passées, j’ai quelques souvenirs à relater. Et parfois, cela a failli partir en vrille.
J’étais en vacances avec mon frère Mike, mon couz Six et mes potes El Jefe et Pau. Pau est majorquin et nous convie régulièrement à passer des vacances chez lui. Cette fois-ci, nous étions partis en équipe.
Comme souvent en vacances, nos journées étaient surtout concentrées sur des activités de branleur : ne rien foutre, prendre l’apéro, profiter de la plage, un peu visiter l’île (parce qu’on n’est pas des rustres, quand même), bouger au restau et sortir. J’ai même essayé de jouer au football une fois. Sans succès. Des parfaits jeunes touristes.
Un soir, nous avons décidé de faire la teuf à Cala Ratjada. C’est un endroit très sympa, joli, avec plein de bars, de restaurants et de boîtes de nuit. Nous avons démarré notre soirée au Coco’s Pool. Je paie la première tournée de vodka/redbull, 6€ le verre, dans des verres-ballon. La vodka est de l’Absolut, servie très généreusement. Pau traîne depuis ses 16 ans dans cet endroit, ce qui nous vaut un certain traitement de faveur. À titre de comparaison, il n’existe rien de semblable en France (la moindre vodka/redbull coûtant minimum 8€, avec des doses pétées, pour de l’Eristoff pas terrible).
Le début de soirée se passe bien. Au Coco’s Pool, plein d’allemands et pour cause : c’est la nationalité la plus présente dans la ville. L’argent d’ici vient d’eux.
Notre périple continue dans un pub à côté, tenu par une française expatriée depuis des décennies. Une fois de plus, nous avons le droit à des chupitos1 de hierbas2, ce qui met en joie tout le monde. Puis direct une boîte top de la ville : le Bolero (Disco Bolero).
Je connais bien cette boîte maintenant, à chaque passage à Cala Ratjada, j’y passe une partie de la soirée (et j’y laisse une partie de mon budget). L’ambiance est top, un band live joue sur scène, au rez-de-chaussée, des chansons pour danser, contemporain ou pas. Pau connaît bien le chanteur, évidemment. Il y a des bars aux quatre coins de la salle, c’est blindé, bref, tout le monde a besoin d’air. C’est là ou le Disco Bolero défonce : il y a un étage, qui est excellent. Petits fauteuils, espace VIP, un autre grand bar, des gens qui discutent, de l’air, pas de toit au dessus de nos têtes : c’est la vraie vie.
J’ai dû me prendre une vodka/pomme pour continuer la soirée. Avec Pau, on consume des clopes à vitesse grand V, on parle de tout, de rien, il repère des meufs, une soirée normale en somme. Au bout d’un moment, nous nous décidons à redescendre dans la salle, pour prendre la température et profiter des sons joués par le band. Tout le monde est cool, tout le monde kiffe.
C’est à ce moment-là que ça a failli partir en vrille. Notre clique était tranquille quand un connard me bouscule une fois, bien comme il faut. C’est un allemand, tout pile dans le cliché : crâne rasé, grand, tatouages tribaux sur les bras, tee-shirt en 12 ans et muscles saillants. Bref, une tête de gland. Je lui dis, avec des gestes, de se calmer, le mec ne dit rien. Deux minutes plus tard, le mec recommence son cirque. Je lui redis la même chose avec des gestes, l’hydrocéphale me pousse à nouveau. Je m’énerve.
Mon frère capte ça, il bondit sur place et va l’insulter direct. D’autres sosies-potes de l’allemand arrivent, ça clashe sévère dans des langues de bourré, avec la gestuelle de mec super énervé. Un des potes du générateur d’emmerdes notoires pousse mon frère avec sa main, je vois rouge. Six rentre dans la danse, El Jefe et Pau essaient de calmer le jeu. J’ai toujours dit qu’avec mon frère, ensemble, c’était Double Dragon quand ça partait en couille.
Pau, parlant allemand (et anglais, et russe, et plein d’autres langues), demande ce qu’il se passe, les mecs s’embrouillent tout seul. Le service sécurité nous voit et Pau arrange la situation. En tant que local et loup blanc, il voulait éviter que ça se termine en baston. Finalement, les gars de la sécurité ont viré les malotrus germaniques.
La soirée continue, malgré l’irritation ambiante. À 3h du matin, El Jefe, Six et Mike décident d’aller bouffer un burger en face. Oui, c’est encore un truc assez fou : en face du Bolero, il y a un Burger King, qui ouvre jusque 4h du matin. Plutôt pratique pour les faims de fin de soirée. On reste avec Pau, sur la terrasse à l’entrée du club, à fumer des clopes et boire des vodka. L’entrée est protégée par l’équipe de physio, nous sommes tranquilles derrière eux, sur une table haute. Quand soudainement, deux débiles du clash nous provoquent dehors, devant le Burger King. Ils avaient m’air prêt à en découdre mais trop bourrés pour pouvoir rentrer à nouveau dans la boîte. Pau me regarde, leurs rétorque “bientôt, allez, salut” (ou un truc du style, ma mémoire est floue) et nous terminons la soirée dans le club.
Cela fait une jolie anecdote de vacances.