Tu es bête.
Oui, je m’adresse à toi lecteur (lectrice), car, oui, tu es tombé dans le panneau, et tu as cliqué sur l’article après avoir été attiré par le titre racoleur. J’en aurais fait de même, il faut bien avouer (surtout quand cela concerne Scarlett !). Donc oui, tu es bête, mais moi aussi, je suis très stupide.
Bon après, si tu attendais vraiment des leaks, t’es vraiment pas venu au bon endroit. Si tu ne cherchais que ça, tu peux aller donc ailleurs (mais n’hésite pas a cliquer sur une centaines d’autres liens sur ce site).
Si par contre, tu venais pour lire l’article du jour (parce que tu es quelqu’un de bien), aujourd’hui on va parler du clickbait. Eh oui, tu ne t’es pas fait biaiser pour rien.
Eh oui, Woody ! Toi aussi, tu t’es fait baiser !
Le clickbait, c’est quoi ?
Le clickbait désigne la méthode utilisée sur nombre de sites internets aujourd’hui pour qualifier le contenu web n’ayant qu’aucun autre but que de générer du trafic (du clic donc), et ceci, en utilisant tous les moyens possibles et imaginables : des titres ou des thumbnails racoleurs, mensongers, faux etc. Le titre de l’article peut porter sur la santé d’une star, les fuites de photos de son téléphone, ou les nouvelles frasques de Kanye West par exemple.
Une fois “cliqué”, l’article montre sa véritable nature : il n’y a rien ou presque d’intéressant. Vous ne trouverez pas de détails sur la mort de Michel Drucker (ou même de son chien), pas de photos provenant de l’android de Scarlett (elle est assez maline pour ne pas avoir d’Apple), et vous n’aurez pas plus qu’une recopie des Tweets (magiques) de Kanye.
Rien d’intéressant, sauf si vous êtes fan des 107 pubs que la page vous a ouvert en même temps. L’administrateur fait en effet son benef’ sur l’argent des pubs diffusées (le système du CPM, Coût Par Mille), ainsi que des multiples liens vers d’autres clickbaits.
Cette méthode ne date pas d’hier, et pour corroborer avec le journalisme papier, c’était déjà utilisé dés les années 90, avec la presse people. On a tous lu ce genre de presse, ne mentons pas, même si l’on à jamais acheté : la curiosité nous aura au moins une fois poussé a regarder dans le magazine dans la salle d’attente de notre médecin traitant, ou dentiste.
Diantre cul, Anne Sinclair serait-elle lesbienne ?
Les clickbaits sont assez immanquable, et vous n’y échapperez pas, AdBlock ne permet pas de bloquer la curiosité (ou la stupidité au choix) des gens. Le clickbait est apparu au début des années 2010, leur origine remonte à des sites disons… “journalistiques” : Buzzfeed est considéré comme l’affreux Papa, UpWorthy l’affreuse maman. Le terme “clickbait” est lui né vers 2012-2013, et par le plus grand des hasards, à un moment où la presse people commençait à être en perte de vitesse. Depuis, les sites web se sont multipliés : Konbini, Slate, HuffingtonPost etc.
La nombre grandissant et le succès des réseaux sociaux, a également permis leur prolifération de manière pandémique. Facebook, Twitter, Google+, ou encore MySpace, vous les avez forcément vu, il y en a partout.
Toutes les méthodes sont bonnes pour vous faire cliquer, et toutes les méthodes pour toucher une large audience sont utilisées : Si vous avez encore Facebook, régulièrement une page que vous avez aimé il y a quelques années, parti d’un bon sentiment hein (moi aussi, je voulais mettre des vuvuzela dans les fesses des gens pendant la coupe du monde 2010), se fait revendre et une personne peu scrupuleuse, profitera de la large audience (acquise lors de la création du groupe) pour diffuser des clickbaits.
C’est vrai que je suis souvent sur msn ces temps-ci. OWAIT !
C’est la même avec les comptes Twitter, que ce soit des bots ou non.
Vous remarquerez également que dans ces cas la, les sites portent des noms souvent bidons, ils ne sont pas maintenus sur la durée, les articles sont pompés les uns sur les autres. En général, il s’agit du même administrateur ayant ouvert le site pour se faire un max de blé avant de refaire le coup ailleurs. Et le problème c’est que pour l’instant, ça marche.
Le phénomène s’est donc naturellement propagé dans l’ensemble du “journalisme” web, et la ou je veux en venir, c’est que cela a évidemment intéressé les gros sites de jeux vidéos : IGN, Kotaku, Eurogamer pour des sites anglais/américains en ont fait leur pain quotidien. Jeuxvideo.com et surtout Gameblog sont les équivalents coté français, même si JVC fait encore l’effort de proposer du contenu sur les jeux, les mecs de Gameblog eux, ne font même plus d’effort. On a donc régulièrement droit à des titres de news celesto-cosmiques de ce genre :
Ce sont de “vraies news” sur Gameblog, et ça date de ce week-end. Notez également que ça parle régulièrement de Dragon Ball…comme sur Consoles+
Le journalisme vidéo-ludique en prends encore une fois pour son grade, mais il semblerait qu’il s’agit d’une manière non dissimulée de gagner de l’argent, et cela ne dérange certainement pas les patrons. Evidemment, comme je le disais, le clickbait touche tous les secteurs du journalisme, après tout, ce n’est pas pour rien que JVC, ou Allociné deviennent de plus en plus pollués, il s’agit du même groupe à savoir Webedia, pour ne citer que lui.
Heureusement, quelques sites proposent encore du vrai contenu, et de qualité. Ils deviennent rares, mais ils existent encore.
CanardPC (je n’ai pas d’actions chez eux), possède du bon contenu, Nofrag (coté FPS) également.
Gamekult possède une offre prémium solide, au contraire la encore de Gameblog, où le premium n’apporte rien de concret hormis une possible visite dans les locaux pour manger des Doritos avec la rédaction.
Visite de premiums Gameblog, le cosplay de Julien C. est obligatoire pour entrer.
Comment peut-on se prémunir des clickbaits ?
Déjà, vous pouvez vous désabonner de toutes ces pages ou comptes twitter vous mettant des clickbait. Vous ne serez pas tentés si vous ne voyez pas les pages. C’est une logique sans faille, je sais.
Dés qu’une page vous semble viciée, bloquez la sans pitié. Choisissez vos sources d’infos soigneusement.
Si vous avez besoin d’informations sûres sur Twitter, suivez les comptes de l’Afp ou à la limite, le Monde Live . Pour le côté humoristique et touche à tout, je vous recommande chaudement le twitter Un Clic De Moins, qui vous affichera directement le contenu réel d’une page Clickbait, sans avoir a cliquer dessus. Malin !
“@Gameblog: Découvrez l’impressionnante somme offerte aux YouTubers français pour qu’ils restent sur YouTube” > 100000€ de revenus garantis.
— Un clic de moins (@clicdemoins) March 4, 2016
Cependant, la meilleure protection, reste vous-même. Vous connaissez bien le système, cette page ne vous a probablement rien appris. Mais si vous vous forcez à ne pas cliquer, pour vous, c’est un clic de gagné, pour eux, un de perdu.
Il y a quelques lignes, je vous disait “pour l’instant, ça marche.”. En effet, pour l’instant : le système trouvera forcément une limite dans le temps, plus les gens seront au courant de la pratique, et s’en rendront compte, moins ils cliqueront, et moins ça marchera…
…jusqu’au prochain moyen de faire l’argent facile sur le dos de l’internaute lambda.
Article super intéressant, tant sur le fond que sur la forme. Même les plus attentifs se font avoir, et ce système de “putaclic” (équivalent français du clickbait) est excessivement énervant.
N’empêche que t’es un mytho, elle est où la photo de Scarlett nue avec Ryan Gosling ?
Désolé, mais la photo je la garde pour moi ! 😀