Comme nous l’avons vu dans l’article sur l’hygiène et le maquillage, le Moyen-Age a duré à peu près 1000 ans, de l’an 476 à 1453/1492. La mode française était inspirée de la mode italienne, espagnole et des alliances entre “régions” du pays. Les croisades influenceront les tissus et les formes des vêtements.
Au Moyen-Age, les jeunes filles ont le droit d’avoir les cheveux détachés. C’est une fois qu’elles sont mariées ou en fonction des époques, qu’elles doivent dissimuler leurs cheveux sous une coiffe. Quand aux veuves ou les béguines, (célibataires appartenant à une communauté religieuse), elles portent une guimpe qui voile le cou, une partie de la tête et les épaules. C’est un voile de toile fine en lin ou en mousseline.
Les “vilaines” portent sous leur robe une chemise, appelée aussi cote de couleur blanche, au départ. Étant donné que les vêtements ne sont lavés que 2 fois par an et qu’ils sont portés de jour comme de nuit, la couleur vire au noir. La chemise est plus ou moins ample à manches longues s’arrêtant à mi -mollets en lin, en coton, en chanvre ou en futaine (mélange de coton et de chanvre) pour les moins riches. Sous une robe à manches courtes, on peut y voir les manches de la chemises. Celles-ci sont recouvertes de manches, de couleur, aux emmanchures du vêtement ou totalement distinctes pour permettre d’en changer régulièrement. Les lavandières portent des chemises à manches courtes afin de d’éviter de mouiller leurs manches. Pour les poitrines abondantes, elles peuvent être maintenues par une bande de toile. Des chausses, sortes de bas, montent jusqu’aux genoux et sont retenues par une jarretière. Le corset est un vêtement long porté sur la cote ou chemise.
Vers l’an 600, comme on peut le voir sur les deux photos de Brunehaut (épouse de Sigebert Ier, un petit-fils de Clovis), la mode à cette époque est déjà de porter des robes traînant au sol, d’une ceinture marquant légèrement la taille et d’un voile enveloppant le visage. On ne peut distinguer que le visage et les mains.
On peut observer sur cette gravure que le voile et la cape sont maintenus par un fermail. Il y aura des déclinaisons en forme de broches.
“Petit secret” : Au Moyen-Age, entre le XIe et le XIIIe siècle, les femmes ne portaient pas de bracelets car elles ne laissaient pas voir leurs bras. Des galons étaient “leurs bijoux” parce qu’ils entouraient le bas des manches de la robe de dessous.
Vers le XIIe siècle, les femmes nobles, portent des robes près du corps avec de larges manches, parées d’une ceinture large et longue marquant la taille, se croisant dans le dos pour se nouer devant. Le bliaud ( longue robe ample et très serrée à la taille) avec des manches serrées aux épaules jusqu’aux coudes puis de plus en plus larges. Un cercle métallique est posé sur le voile, un long amigaut (fente sur le devant du vêtement en partant de l’encolure) bordé de galon (bandes de tissus d’or, d’argent et de soie), un fermail, une chemise avec des fronces au niveau des épaules et des manches évasées. Des nattes sont tressées des deux côtés de la tête avec un ruban de couleur, un corselet entoure la taille jusqu’à la poitrine. Une longue ceinture croisée à pendants vient terminer la tenue.
Au XIIe siècle, les femmes portaient déjà des corsets afin de maintenir et de réduire la taille et la poitrine.
Cette tenue de fin du 12e siècle est composée d’un voile avec de la broderie, d’une barbette au niveau du cou épinglé sur le dessus de la tête, d’un peliçon ( vêtement mixte très utilisé du XIIe siècle au XVe siècle, consiste en une robe de dessus) avec une ceinture de cuir ou de tissu à laquelle pend une aumônière. La robe sous le peliçon touche le sol, et n’est visible qu’à l’ourlet, à l’encolure et aux manches.
“Petit secret” : l’aumônière est l’ancêtre de notre sac à mains. Elle est le complément indispensable de la tenue.
Vers le XIIIe siècle, le surcot sans manche et ample fait son apparition avec une ceinture pendante, qui se porte au dessus des autres vêtements. La ceinture est plus fine et plus simple, pouvant être cachée par le blousant de la robe. De plus le touret, coiffe de résilles en filet parfois ornés de bijoux, est à la mode. Il se présente sous plusieurs sortes :
“Petit secret” : Il paraît qu’au retour de sa première croisade, en Egypte, vers 1270, Saint-Louis, époux de Marguerite de Provence, ne s’habillait qu’avec des vêtements fourrés d’agneau noir, voulant inciter à la simplicité dans les habits.
“Petit secret” : Pendant les XIIIe et XIVe siècle, les femmes devaient porter une guimpe pour entrer à l’église.
Une cotte est portée sous le surcot sans manches aux emmanchures profondes. Le mantel est maintenu aux épaules par une cordelière qui est retenue par la main. Un touret termine l’ensemble.
La coiffure commence avec un touret à résilles avec une barbette passant sous la gorge (mentonnière en forme de voile). Une chemise en lin est portée sous la cotte. Un fermail maintient le mantel rouge en laine, un long amigaut descend jusqu’à la ceinture à laquelle pend une bourse. C’est un petit sac destiné à contenir de l’argent et quelques objets, comme un miroir et des clefs.
A partir du XIVe siècle, les femmes portent des robes moulantes, cousues sur elle. La robe est découpée en plusieurs lès et se ferme sur le devant par un laçage. Les cheveux sont relevés sous la coiffure, dégageant le cou, découvrant les épaules et remontant la poitrine. L’apparition des boucles d’oreilles est sous forme de perles attachées très près du lobe inférieur.
A cette époque, les corsets développaient la poitrine et étaient décolletés. Ce corsage est lassé par derrière comme le bliaut au XIIe siècle
Le surcot ouvert est réduit à un plastron, qui met en valeur les épaules, rétrécit le buste et remonte la poitrine. Il sera utilisé jusqu’à la fin du XVe siècle comme vêtement d’apparat.
Escoffion à cornes avec voile, de 1380 à 1410. Sous la cotte, se trouve un plastron de fourrure garni de bijoux posé sur le surcot ouvert doublé de fourrure. une ceinture de plaques ouvragées. Le mantel bleu termine la robe et est maintenu par un fermail.
“Petit secret” : les poulaines sont des chaussures crées en Pologne. Elles se font connaître au XIVe siècle par Charles V (1338-1380) mais elle sont en vogue au XVe siècle vers 1460 sous le règne de Charles VII (1403-1461). Elles peuvent mesurer jusqu’à 50 cm, ce qui empêche les usagers de marcher. Ils durent recourber la pointe pour l’attacher sur le coup de pied.
Au XVe siècle, les soutiens gorge, bustiers et brassières sont assez proches des nôtres aujourd’hui. En 1392, sous le règne de Charles VI, la houppelande apparaît pour les hommes et les femmes. Elle est richement orné et fermé par une rangée de boutons et tenu à la taille par une large ceinture avec souvent de longues manches déchiquetées traînant au sol. Un col en carcaille prolonge le vêtement autour de la tête et au dessus surplombe une coiffe en pain perdu.
“Petits secrets” : Le port de la ceinture, pour les femmes, est une marque honorable car pendant les XIVe et XVe siècles, des édits royaux interdirent aux prostituées d’en porter sous peine d’emprisonnement et de confiscation de leur parure.
Pour relever les pans de leurs longues robes, les dames utilisaient des troussoires (sortes d’agrafes).
En 1450, sous le règne de Charles VII, le hennin prolonge la taille des femmes en les obligeant à se cambrer. C’est une coiffure conique drapée de voiles souples recouvrant un bonnet pointu qui atteint les quatre-vingt centimètres de hauteur. Les cheveux sont cachés sous cette coiffe. Une variante existe avec le hennin papillon qui ressemblent à des cornes sur le devant de la tête.
Robe à taille haute avec un corsage décolleté sur les épaules, se terminant en V sur la ceinture. Les manches à crevées enserrent les bras et se rattachent aux épaules à l’aide d’aiguillettes ferrées.
Anne de Bretagne portant une robe de style français. A partir des années 1490, la mode change. Anne de Bretagne (1477-1514) porte des robes à la française. La robe de dessus ajustée, donne une forme d’entonnoir. Le décolleté carré, est paré de bijoux que l’on retrouve au niveau des manches. Une ceinture et une chaînette viennent terminer cette parure en descendant sur le ventre.
“Petit secret” : dès les premiers siècles, la noblesse utilisait des fourrures nobles telles que l’hermine, la martre zibeline qui servait à fourrer les collets, confectionner des bordures de robes et doubler des chapeaux, le menu vair qui provenait d’un petit animal comme l’écureuil .Pour la petite noblesse et la bourgeoisie, les fourrures plus ordinaires sont l’écureuil, le lièvre, le genette (mammifère ressemblant au furet et au chat) , l’agneau noir. Les gens du peuple portaient de l’agneau, du chat, du loup, de la chèvre, du chien et du blaireau.
Il faut bien l’avouer, ces tenues, pour certaines, sont très jolies. Toutefois, il ne faut pas oublier que les tenues féminines correspondaient à des modes, en fonction des influences comme les mariages et les croisades. Celles-là même ne correspondaient pas à leur bien-être pour autant. Souvent engoncées dans leurs robes et parées de coiffes parfois excentriques pour des critères de beauté, leur quotidien ne devait pas être de tout repos.