Entre destin tragique et flops monumentaux, voici mon Top 5 des pires gâchis en terme de Rap/R’n’B US en 2005. Cela se passe il y a 10 ans, et à l’époque, j’écoutais tout (ou presque) ce qu’il se passait chez les cainris en terme d’expression musicale urbaine. Pour ne pas mentir, trois mots-clé : Petey Pablo, Smilez and South Star ou Chingy. Je regrette presque de ne pas avoir fait un Top 10, tiens.
5) Houston
“I like dat, I like dat”, tout le monde a entendu ce son en 2005. Donc tout le monde a entendu Houston au moins une fois (enfin Nate Dogg plutôt mais on y reviendra). Ce titre “I like that” (original), a été repris par McDonald’s en France (et peut-être ailleurs mais on s’en branle) pour accompagner une campagne de pub. Putain, avec du recul, que c’est triste. Bref, le clip est bien cliché (spotlights, putes, caisses), digne de l’époque et il y avait de quoi baver sur les sappes des interprètes (toutefois, il fallait porter un baggy pour comprendre un peu l’idée). Il faut dire, c’était loin d’être des baltringues qui chantaient : Chingy, l’un de mecs les plus hypes de 2005 (mais seulement de 2005), Nate Dogg (au refrain, légendaire donc bankable et pour assurer le hit) et I-20 (useless niveau 9000).
Mais Houston n’aura fait qu’un titre. Après, ça a été burnout, défenestration loupée sous PCP, le pétage de plomb aura été à son comble quand il se planta une fourchette en plastique dans son œil gauche. Forcément, le mec passera de BG en phase d’exister à un borgne instable, genre Bushwick Bill mais en plus grand.
4) Lil’ Flip
Ah, le Dirty South de l’époque, c’était quelque chose. Lil’ Flip était un pur produit du genre : grillz, grosse gueule et nonchalance. Le mec était parvenu à mes oreilles suite à “Get Crunk”, sur Undaground Legend, puis le gros hit “Game Over” qui avait un certain charme. La nonchalance de l’artiste était à la mode (on pourrait presque faire une analogie avec Fabolous) et surtout, ce mec était n’importe quoi.
Son deuxième single “Sunshine” était un son mielleux mais collant. Moyen mais qui reste en tête grâce à son refrain chant(onn)é par une pouffe R’n’B standard mais bonnasse dans le clip. Lil’ Flip en fait beaucoup (horde de fans et bullshit) et il faut signaler un caméo de Jim Jones (Dip-Set). Tous les ingrédients sont là pour que ça dure. Il a sorti un plutôt bon album “U gotta feel me” mais finalement, après, plus personne ne l’a sorti. Il a eu un clash avec T.I. à l’époque, et on sait qui est resté sur le devant de la scène. Retour à la vie de Murphy Lee pour Lil’ Flip.
3) Cyssero
Je peux parier gros que personne ne se rappelle de Cyssero et que peu de personnes connaissait ce mec à l’époque. Rappeur anecdotique de Philly, qui a sorti quelques projets corrects mais qui ont dû percer dans son block, exclusivement. Son double album “Philly’s bad guy” était bon, d’où l’étonnante chute d’un type ayant réussi à se faire clasher par Cassidy (de Philly aussi). Il a signé chez Black Wall Street (oui, oui, le label de The Game), c’est dire qu’il était dans la tendance du moment. Cependant, il n’a rien fait, pas de buzz, et pas de clip. Il faut dire ce qui est : en Europe, tout le monde s’en branlait sévère. En 2013, il disse Meek Mill, en vain. Personne n’accorde d’intérêt à ce clash. Putain, rangé dans le tiroir Canibus, le pauvre Cyssero.
2) Cassidy
J’aurais pu parler de Chingy, mais non, le cas de Cassidy est un sujet plus intéressant. Le premier clip que j’ai vu de lui, c’est “Hotel” featuring Robert “le Pervers” Kelly. Allez y jeter un œil, le son n’est pas moche mais cliché (le clip va avec). Le style de Cassidy est passe-partout mais pas désagréable. Son album “Split personality” fonctionne mais je l’ai trouvé bof à l’époque. On aurait pu s’arrêter là.
Mais, le Cassidy, il a senti le couillonnage à plein nez et a opéré un virage à 180 degrés, direct. Cela devenait intéressant. Il balance “I’m a hustla” (produit par Swizz Beatz) en 2005. C’est un hymne résolument street et bien calibré. Carton.
Puis “B-Boy Stance” (featuring Swizz Beatz, produit par Swizz Beatz, merci qui ? Pas Jacquie et Michel mais Swizz Beatz). L’album “I’m a hustla” fonctionne bien mais Cassidy part en couille. Fusillade, accident de voiture, un joli gâchis. Tout le monde s’arrête de suivre le type, personne n’en parle plus, il n’a pas eu la suite de carrière à laquelle il était destiné. Mon avis est simple : il aura pu faire une carrière à la T.I. mais ça ne s’est pas passé comme cela. Putain, quel dommage.
1) Eamon
Bon, ok, ce n’est pas du rap mais du R’n’B. Cependant, textuellement, à l’époque, ça aurait pu être du rap.
Insultant copieusement et de manière crue son ex-petite amie sur “Fuck it (I dont’ want you back)”, le garçon lance un R’n’B sans censure, avec insanités.
Putain de génie pour l’époque (2004) ! Eamon avait 10 ans d’avance, quand on voit que tout le monde suce The Weeknd avec son Dark R’n’B, alors que finalement, le père de ce “style”, c’est un peu Eamon (je vois déjà les détracteurs bondir mais franchement : niquez-vous).
Le premier album de Eamon est un bon produit, avec quelques pistes couillues (dont une reprise de “I’d rather fuck you” de Eazy-E pas trop mal). L’idée était là, c’était vraiment agréable. Cependant, en 2004, personne n’a suivi le pauvre Eamon, l’industrie pensant surtout qu’il avait une place d’artiste à un titre.
La légende dit qu’à un moment, le petit gars de Staten Island avait repris un taxi et vivait de cela. D’après les internets, il a tenté pas mal de choses chez les maisons de disque. Soit il se faisait couillonné, soit c’était l’échec.
Sa dernière apparition est sur le dernier album de Jedi Mind Tricks, y’a plus pourri. J’espère le revoir un jour, sur un nouveau projet. J’y crois moyen.
N.B. : On a encore moins de nouvelles de Frankee, la chanteuse R’n’B pétée qui l’avait clashée. Elle se prétendait être l’ex d’Eamon. Elle a sûrement terminé par faire le tapin, vu sa dégaine de “hoe”.