Au Moyen-Age, les gens étaient assez propres contrairement à ce que l’on peut penser. Et des critères de beauté existaient déjà !
L’hygiène à travers l’histoire
Au Moyen-âge, il fallait laver tout ce qui se voyait, comme le visage, les dents, les bras et les mains, et ce, jusqu’au XVIIe siècle !
Vers le XIIe siècle, des salles de bains publics, mixtes pour certaines, ont été mises en place par l’église pour que les gens puissent se laver. Des cuviers en bois étaient à leur disposition ou près des cheminées dans les habitations pour ceux qui le pouvaient. Dans les bains publics, les baignoires sont parfois équipées d’une planche qui fait office de table afin de pouvoir manger tout en se prélassant. Les gens y trouvaient aussi des coiffeurs ou des dentistes.
Le terme “bordel”, que nous connaissons aujourd’hui, vient de ces salles de bains (qui étaient placées aux bord de l’eau). Celles-ci n’avaient pas seulement pour but l’hygiène mais aussi les plaisirs de la chair. C’est une des raisons qui a déterminé la fermeture des salles bains à la fin du Moyen-Age.
Au Ve siècle avant notre ère en Grèce, ce sont les athlètes de l’époque qui ont développé la pratique du bain. Mais froids ! Les bains chauds avaient la mauvaise réputation d’amollir le corps.
Ce qui est vrai ! Il nous est recommandé aujourd’hui de terminer la douche en se passant de l’eau froide pour raffermir le corps et favoriser une bonne circulation veineuse.
On ne sait pas si les bains étaient mixtes ou non.
Les Romains, au Ier siècle av JC utilisaient ces termes mais de façon améliorée pour les soins corporels, pour faire du sport et pour lire car ils y avaient fait construire des bibliothèques.
Ces termes étaient ouverts pour tout le monde mais il y avait des heures différentes pour les hommes et pour les femmes.
Les baignoires des Grecs et des Romains étaient en pierre ou en métal.
Entre le XVe et XVIIe siècle, l’église catholique fera fermer progressivement les bains publics pour cause de lieux de débauche et de luxure, ce qui est parfois justifié. Les ablutions sont donc recommandées. Même les bains de rivière sont bannis. De plus les épidémies qui font rage, comme la peste en 1450 à Paris et la syphilis détermineront la fin de ces bains.
Les médecins pensent même que les bactéries s’infiltrent plus facilement par l’eau à travers les pores dilatés sous l’effet de la chaleur. Ce qui laisse le champ libre aux maladies.
Cette peur de l’eau perdurera jusqu à la fin du XVIIe siècle.
“Estuves et bains, je vous en prie, fuyez-les ou vous mourrez” – déclaration de Guillaume Bunel en 1513, Professeur de la faculté de Médecine de Toulouse.
Étant donné que les gens ont une peur bleue de l’eau, il faut bien trouver des moyens pour “être propre” sans se mouiller. C’est au XVIIe siècle qu’apparaît la toilette sèche.
A Versailles, à la cour de Louis XIV, la toilette consiste à se rafraîchir le visage et les mains avec une partie d’un linge humidifié et de sécher avec l’autre partie. Quand au reste du corps, il suffit de mettre des vêtements propres que l’on change jusqu’à cinq fois par jour ! Les gens croyaient que la crasse protégeait la peau des maladies.
Sous Louis XV et Louis XVI, c’est le siècle des Lumières ! Celui-ci voit apparaître de grands esprits comme Rousseau, Voltaire ou encore Diderot avec son encyclopédie. C’est un mouvement qui a contribué à combattre l’ignorance par le savoir.
Une nouvelle vision de l’hygiène et du rapport à l’eau apparaît.
Les premiers cabinets de toilettes arrivent à Versailles, les baignoires font leur apparition ainsi que le bidet.
C’est à cette époque que les premières baignoires modernes firent leur entrée dans la vie des gens aisés.
La Marquise de Pompadour, maîtresse de Louis XV, était une adepte des bains et utilisait des savons parfumés à la lavande.
Petit secret : la brosse à dents fait son apparition à la Cour !
Ce n’est qu’au début du XIXe siècle, à l’époque de Napoléon Ier, que l’hygiène reprend son sens les médecins font une réforme sanitaire et une prise de conscience se fait sur l’importance de l’hygiène et dans les rues et sur soi. Cette réforme a commencé avec les Anglais puis les pays d’Europe ont suivi. Petit à petit les bains publics vont réouvrir alors que rappelons-nous, ils sont fermés depuis le XVIe siècle.
La salle de bain se démocratise dans les maisons bourgeoises avec l’arrivée du gaz jusqu’au début du XXe siècle. Les établissements de bain-douche se multiplient partout en France.
La beauté et ses artifices à travers les âges
Les parfums et le maquillage, qui ont toujours existé, sont donc encore plus utilisés qu’aux siècles précédents.
A l’Antiquité de -3500 à 476
Les Egyptiens mettaient leurs yeux en valeur grâce au khôl, qui était fabriqué à base de suie ou de plomb, du fard rouge pour les lèvres et les joues à base de rouge minéral comme le coquelicot et du henné pour colorer les ongles… et déjà ils appliquaient du carbonate de plomb appelé aussi blanc de céruse sur le visage pour blanchir la peau.
Petit secret : déjà le carbonate de plomb était utilisé pour blanchir la peau.
Le khôl avait aussi la fonction de protéger les yeux des rayons du soleil et des conjonctivites.
Chez les Grecques et les Romaines, un masque à base de poudre d’orge, de miel et d’œuf était destiné à éclaircir le teint. Les sourcils étaient noircis avec du charbon.
Déjà, les hommes ont une préférence pour les blondes car c’est l’image de la mère, de la femme mariée et de la Sainte.
Petits secrets : le blanc est la couleur des nobles (ceux qui ne travaillent pas). Très réputée, de l’urine humaine et animale était importée d’Espagne et donc vendue à prix d’or, pour se faire des bains de bouche tous les matins afin d’avoir les dents blanches.
Pour se rafraîchir l’haleine et se laver les dents, des feuilles de myrrhe mélangées avec du vin et des pétales de roses étaient utilisées.
Au Moyen-Age de 476 à 1453/1492
(1453 chute de Romain /1492 découverte de l’Amérique et début des Temps Modernes).
Les femmes utilisent de la farine, du corail blanc et de la céruse pour se blanchir le teint. Le maquillage est condamné par l’église. C’était un symbole de luxure.
La femme parfaite doit être mince et élancée, avoir la peau blanche et être blonde.
Petits secrets : des cure-dents, en bois par exemple, et des pâtes à base de corail et d’herbes assainissantes servent à se laver les dents et un linge servait à frotter les dents.
Les prostituées devaient avoir les cheveux “carotte” pour être reconnues. Cette couleur s’obtenait avec du safran ou avec de la garance (c’est une plante dont les racines sont utilisées pour teindre les textiles en rouge vif).
La Renaissance 1453/1492 à 1610.
Époque des Temps Modernes de 1453/1492 à 1789.
Elle commence avec Charles VII, la nudité devient esthétique, notamment grâce à l’art. Les critères de beauté ont quelque peu changé, la femme doit avoir des rondeurs, mais pas trop quand même, pour être belle, mais toujours la peau claire et les cheveux blonds si possible.
Les yeux et les cils sont maquillés avec de l’antimoine noir, hautement toxique (cousin de l’arsenic sous forme de cristaux), du vermillon est porté sur les lèvres, les ongles et les joues (pour les nobles évidemment).
Petits secrets : pour avoir les cheveux blonds comme les italiennes, les femmes s’enduisent les cheveux de safran et de citron puis restent au soleil pendant des heures. Les femmes placent des boules de musc (le musc provient de glandes abdominales de cerfs) dans leur bouche pour se parfumer l’haleine.
A l’époque de Louis XIV, toutes sortes d’artifices sont utilisés pour être beau et paraître propre.
Par exemple, les mouches sur le visage afin de camoufler les boutons et cicatrices dûs à la variole mais après la découverte du vaccin de cette maladie en 1796, la mouche est devenue l’ élément esthétique indispensable.
Où sont placées les mouches sur le visage ?
- “La Majestueuse” : se porte au milieu du front,
- “La Passionnée” : au coin de l’œil,
- “L’Effrontée” : au bout du nez,
- “La Baiseuse” : à la commissure des lèvres,
- “La Receleuse” : sert à dissimuler un bouton.
Le parfum est largement répandu pour essayer de cacher l’odeur de crasse, des gens, des animaux et des excréments. On se farde de jour comme de nuit.
Petit secret : il y avait bien des cabinets d’aisance (chaise d’affaires pour le Roi) et des latrines à Versailles mais en raison d’un nombre trop limité, des systèmes de pots de chambre portatifs sont inventés, mais parfois les gens étaient obligés de se soulager ou ils pouvaient. Le nom de ce pot est bourdaloue. Vous imaginez ce que cela signifie en terme d’hygiène et d’odeur…
Au XVIIIe siècle, c’est le renouveau qui arrive. Les premières latrines collectives arrivent, ainsi que les premiers trottoirs et le transport des eaux usées par un système de chasse d’eau dans les souterrains.
Petit secret : Depuis le Moyen-Age, les déchets et pots de chambre étaient jetés par les fenêtres dans les rues. Se promener dans la rue à l’époque promettait donc potentiellement quelques surprises… Il faut attendre le règne de Napoléon III pour créer tout un réseau d’égouts sous les grandes avenues.
Les habitudes bien ancrées sur le maquillage et l’hygiène sont totalement revues : dès 1906, on ne met plus de fard blanc à base de céruse sur le visage, au contraire on préfère un maquillage qui s’adapte à la forme du visage et on utilise la paraffine et la vaseline. On prend soin de faire sa toilette, on ne met plus de parfum à outrance.
A partir de 1930, la mode est d’avoir un teint halé. D’ailleurs, 100 ans plus tard, nous cultivons toujours ce teint “effet bonne mine”.
Pendant des millénaires, fautes de moyens et de connaissances, des populations ont utilisé des produits toxiques et ont souffert de manque d’hygiène, que ce soit pour des critères de beauté ou pour diverses croyances. Il a fallu attendre le XXe siècle pour commencer à comprendre les besoins du corps humain.